Prévention de la santé dans les TPE et PME

Comment aborder la prévention des RPS et la santé au travail dans les TPE et les PME ? On répond à cette question dans cet article.

Les TPE (très petites entreprises) et les PME (petites et moyennes entreprises) sont d’important générateur d’emploi en France. Ce sont également des structures qui n’ont pas les mêmes obligations légales. E particulier en matière de prévention que les organisations plus grandes. Par conséquent, on se questionne sur la manière dont on peut aborder les démarches préventives dans ce type de structure.

Les enjeux de la prévention dans les TPE et les PME

En général, le nombre d’actions de préventions est corrélé à la taille de l’entreprise : plus une entreprise est petite, moins elle a d’action mise en place. Pourtant, les salariés des très petits établissements estiment être en meilleure santé que les salariés de plus grandes structures. Ils disent aussi être moins exposés aux RPS. Les salariés de petites et moyennes structures déclarent avoir moins d’arrêt de travail, de ce fait, on constate une faible culture de la prévention et une banalisation des problèmes de santé qui peuvent être liés à leur activité.

La semaine dernière, j’ai assisté au GREPSYT. C’est un rassemblement de professionnels de la santé au travail, au cours duquel des chercheurs en psychologie du travail et en ergonomie nous ont partagé leurs projets en matière de prévention dans les TPE et les PME. Je vais vous rapporter les éléments qui m’ont le plus marqués.

Innovations et interventions sur la prévention

Actuellement, la recherche se concentre sur la manière dont on peut rendre les interventions plus efficaces. Et non sur la compréhension des causes des RPS.

La posture

Tout d’abord, lorsque l’on intervient dans une TPE ou une PME, il est important de cerner le type de démarche (centrée sur la prévention ou sur la performance) (Laneyrie et al., 2021). Celle-ci sera-t-elle systémique ou non ? Quelle posture l’intervenant·te doit-il·elle adopter (participative, constructiviste ou experte) ? Concernant ce point, l’étude de Virginie Althaus (2013) sur les enjeux de l’intervention, montre qu’une posture participative est à favoriser par l’intervenant·te. Cela consiste à identifier les situations à risque pour la santé en recueillant des données. Celle-ci permettrait de mettre l’intervenant·te dans une position de facilitateur·trice entre les acteurs de la prévention de la santé dans la structure.

Perception des causes et cohérence dans l’intervention

Il est également important, en tant qu’intervenant·te, de comprendre pourquoi nous faisons le choix d’un type d’intervention et pas une autre. Souvent, lorsqu’une entreprise rencontre une problématique, comme un salarié épuisé, elle encourage les intervenants à entamer un travail avec la personne concernée. Or, les interventions sur l’organisation sont plus efficaces que les interventions individuelles (Rouat, 2010). Dans la mesure du possible, il serait intéressant de recueillir des données au sein de la structure afin de procéder à une analyse précise des causes de l’épuisement, par exemple. De cette manière, vous pourrez réaliser un travail de prévention ou de réparation qui soit cohérent avec les risques perçus. Ce qui cause les RPS oriente l’intervention : si vous pensez que le problème vient de la personne épuisée, on intervient sur elle ; si vous pensez que le problème vient d’une situation générée par le milieu du travail, on intervient sur l’entreprise (Rouat, 2010).

Conclusion

Voilà les quelques propositions qui ont marqué mon esprit. En tant qu’intervenant, tout domaine confondu (coachs, psychologues du travail, consultants·tes), il est important de remettre en question son travail. L’analyser aide à repérer les stratégies qui fonctionnent le mieux et peut-être qu’avec le temps, il sera possible de créer une grille d’intervention systémique et d’enfin mettre en lumière la pratique (Laneyrie et al., 2021).

Bibliographie sur la prévention au travail

Althaus, V. (2013). Élaboration et mise en œuvre d’une démarche d’intervention systémique pour les PME : Construction théorique et application pratique dans cinq entreprises [Thèse de doctorat, Université de Lorraine]. https://www.theses.fr/2013LORR0299

Laneyrie, E., Caroly, S., & Landry, A. (2021). Les stratégies d’intervention utilisées par une intervenante dans le cadre d’une démarche préventive des troubles musculosquelettiques et contraintes psychologiques et organisationnelles en milieu hospitalier. Activites, 18‑1. https://doi.org/10.4000/activites.6036

Rouat, S. (2010). Les processus individuels et organisationnels de construction de la santé au travail : Prévention de la santé mentale au travail et analyse de dispositifs organisationnels [Thèse de doctorat, Lyon 2]. https://www.theses.fr/2010LYO20006