Le sentiment de culpabilité en milieu professionnel

Le sentiment de culpabilité en milieu professionnel

Le sentiment de culpabilité, qu'est-ce que c'est ? Et comment faire quand il se manifeste au travail ? On en parle dans cet article.

Le sentiment de culpabilité, quel rapport avec le travail ? Le milieu professionnel peut être une source de nombreux défis émotionnels pour les individus, parmi lesquels le sentiment de culpabilité occupe une place significative. La culpabilité en milieu professionnel fait référence à un état émotionnel négatif découlant de la perception d’avoir transgressé des normes, valeurs ou attentes au travail. Dans cet article, nous explorerons les causes sous-jacentes, les conséquences potentielles et les stratégies d’adaptation face au sentiment de culpabilité en milieu professionnel, en nous appuyant sur les travaux de la littérature en psychologie sociale notamment.

Les prémices de la culpabilité

La culpabilité est une émotion apprise, elle n’est pas innée à l’instar de la joie, de la peur ou de la colère, c’est pour cela que l’on parle d’elle comme d’une émotion sociale. L’enfant apprend à ressentir de la culpabilité au contact de ses parents, en général cet apprentissage se fait entre l’âge de trois et six ans. La culpabilité diffère de la honte, une autre émotion sociale. Alors que la culpabilité engendre des comportements de réparation, la honte entraîne des comportements de fuite ou de retrait. Ainsi, la culpabilité est souvent considérée comme une émotion de régulation sociale.

Apports théoriques sur le sentiment de culpabilité

C’est à l’aide de l’étude des chercheurs Aurélien Graton et François Ric (2017) que nous tenterons d’apporter un éclairage sur le sentiment de culpabilité. La culpabilité se définit comme étant un sentiment désagréable généralement associé à une volonté d’adopter un comportement réparateur. D’après leurs travaux, la culpabilité peut être perçue comme une émotion négative orientée vers l’action. Elle apparaît lorsqu’un individu pense avoir transgressé une norme morale et causé un dommage à autrui. C’est un sentiment qui relève de sa propre responsabilité.

On ne ressent pas de la culpabilité parce qu’un collègue à fait quelque chose de mal, sauf si on est impliqué dans la mauvaise action. Cette culpabilité peut-être à l’origine d’une détresse émotionnelle conduisant à un désir de restauration et de retour à l’équilibre de la situation (Graton & Ric, 2017). Les individus ressentant de la culpabilité peuvent être amenés à adopter des comportements prosociaux (par exemple, des excuses, le l’entraide, de la coopération, etc) (Lindsay-Hart, 1984 ; Monteith, 1993 ; Cryder et al., 2012 ; De Hooge et al., 2007 ; Ketelaar & Au, 2003; cité dans Graton & Ric, 2017).

La culpabilité est considérée comme une émotion guide. L’article d’Aurélien Graton et François Ric (2017) parle de l’approche feeling is for doing (signifiant : le ressenti sert l’action). Elle a été développée initialement par Zeelenberg et Pieters en 2006. Ainsi, la culpabilité est une émotion qui permettrait la préparation d’une réponse comportementale en vue d’une volonté de réparer l’erreur commise. L’émotion serait au service de l’action, elle déclencherait une réponse comportementale en réaction à une situation.

Causes du sentiment de culpabilité en milieu professionnel

Généralement, on ressent de la culpabilité lorsqu’une faute a été commise. Pour qu’il y ait culpabilité, il est nécessaire d’avoir un contexte : un tort doit avoir été causé envers un individu, de manière délibérée, dans un environnement considéré comme étant sain (Galanopoulos, 2016).

Plusieurs facteurs peuvent contribuer à l’émergence du sentiment de culpabilité au travail. Parmi les causes les plus courantes, on trouve la violation des normes professionnelles, les erreurs commises, les résultats insatisfaisants, les conflits interpersonnels, la déception des collègues ou des supérieurs hiérarchiques, ainsi que les dilemmes éthiques. Ces facteurs peuvent générer un conflit émotionnel interne, où les individus ressentent à la fois de la culpabilité et de l’anxiété face à leurs actions.

Conséquences du sentiment de culpabilité en milieu professionnel

Le sentiment de culpabilité peut avoir un impact significatif sur le bien-être psychologique et la performance des individus au travail. Sur le plan individuel, la culpabilité peut entraîner des niveaux élevés de stress, de l’anxiété, de la dépression et de la diminution de l’estime de soi. Elle peut également affecter les relations interpersonnelles en créant des tensions et des conflits au sein de l’équipe de travail. De plus, la culpabilité non résolue peut compromettre la motivation et l’engagement des employés, entraînant une baisse de la productivité.

Stratégies d’adaptation face à la culpabilité en milieu professionnel

Pour faire face au sentiment de culpabilité en milieu professionnel, différentes stratégies d’adaptation peuvent être utilisées. Tout d’abord, il est important de reconnaître et de prendre conscience de ses propres sentiments de culpabilité. Ensuite, les individus peuvent chercher à réparer les erreurs commises en s’engageant dans des actions correctives ou en offrant des excuses sincères. Il est essentiel de développer des compétences de gestion émotionnelle, telles que la régulation des émotions, l’acceptation de soi et la résilience. Par ailleurs, un soutien social adéquat de la part des collègues, des supérieurs hiérarchiques et des ressources humaines peuvent contribuer à atténuer le sentiment de culpabilité et à favoriser la guérison émotionnelle.

Conclusion

Le sentiment de culpabilité en milieu professionnel peut avoir des répercussions importantes sur le bien-être psychologique et la performance des individus. Comprendre les causes sous-jacentes, les conséquences et les stratégies d’adaptation face à la culpabilité sont essentielles pour les services de QVCT.

Bibliographie

Galanopoulos, C. (2016, décembre 1). La culpabilité apprivoisée. Travail et santé. https://travailetsante.net/articles/la-culpabilite-apprivoisee-2/, consulté le 15 juin 2023.

Graton, A., & Ric, F. (2017). Comprendre le lien culpabilité-réparation : Un rôle potentiel de l’attention. L’Année psychologique, 117(3), 379‑404. https://doi.org/10.3917/anpsy.173.0379

Jacob, V. (2000). Relation entre le burnout et les sentiments de culpabilité et d’agressivité vécus chez des victimes du « syndrome du survivant ». Mémoire de recherche consulté le 15 juin 2023.

Tcherkassof, A., Frijda, N. H., (2014). Les émotions : Une conception relationnelle. Année psychologique.

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