Relations sociales et bonheur : le pouvoir des liens humains

Relations sociales et bonheur : le pouvoir des liens humains

On vous présente une étude unique. Une étude qui suit des personnes depuis plus de 80 ans. Le but : comprendre ce qu'est le bonheur.

En 2022 Robert Waldinger (MD) et Marc Schultz (PhD) publient le livre qui résume leur étude sur le bonheur : « The Good Life ». L’étude révèle que les personnes qui maintiennent des relations sociales positives tout au long de leur vie manifestent une propension accrue à éprouver un sentiment d’épanouissement. À l’inverse, ceux dont les relations sociales sont empreintes de négativité se sentent moins épanouies.

Les moments de partage, de plaisir, les conversations significatives et le soutien mutuel opèrent comme des amortisseurs atténuant les effets du stress et des pressions inhérents à la vie quotidienne. Par ailleurs, les individus qui entretiennent des relations sociales robustes démontrent une résilience accrue face aux défis existentiels. Et cette résistance a un lien avec le bonheur.

La plus longue étude sur le bonheur

Pour la rédaction de cette article, nous nous sommes appuyés sur les résultats de l’étude la plus longue sur le bonheur, entamé par un bureau d’étude de l’école d’Harvard en 1938.

Cette recherche d’envergure a mobilisé un échantillon de plus de 700 participants issus de divers milieux sociaux. L’enquête en question a permis d’examiner la manière dont la qualité de nos interactions s’avère liée à notre bien-être émotionnel, mental et physique. Les chercheurs ont maintenu un suivi méticuleux de ces participants tout au long de leur existence, accumulant des données relatives à leur santé psychologique et physique. De plus, cette étude a étendu son champ d’observation aux descendants et aux conjoints des participants initiaux.

Un lien entre bonheur et qualité des relations sociales

Cette étude met en en lumière une corrélation positive entre la qualité des relations entre les participants et leur degré de bonheur. Il est manifeste qu’entretenir des relations interpersonnelles empruntent de chaleur et d’affection peut exercer une influence bénéfique aussi bien sur la santé psychique que physique.

Toutefois, et les auteurs insistent bien sur le fait que le maintien de relations de qualité ne relève nullement d’un processus dépourvu de défis. Il est indiscutable que ces relations connaissent des périodes de hauts et de bas. Cependant, il importe de souligner qu’aucune source ne prétend que la perfection soit un prérequis pour qualifier une relation de bonne qualité.

Ainsi la question que tout le monde se pose : comment faire en sorte que notre vie sociale soit un levier pour notre épanouissement personnel ? On ne va pas se mentir, la plupart de nos gros coup dur dans la vie viennent souvent des autres… Jean-Paul Sartre disait que l’enfer c’est les autres.

Dans cet article je vais tenter de répondre à cette question en vous faisant part des concepts essentiels que j’ai relevé en analysant cette étude.

Compréhension Mutuelle

Dans leur ouvrage, Robert Waldinger (MD) et Marc Schultz (PhD) expliquent que la vie se découpe en une multiplicité d’étapes. Elles sont rythmées par des défis que les individus se trouvent contraints de relever tout au long de leur existence. Ces défis s’articuleraient autour d’attentes sociales et culturelles. Par exemple : avoir son diplôme, se marier, acheter une maison, avoir des enfants, etc.

Les différentes étapes de la vie

Voici les différentes étapes de la vie décrites dans le livre :

  • l’adolescence (12-19 ans),
  • l’âge adulte (20-40 ans),
  • le milieu de la vie (41-65 ans),
  • la vieillesse (46 et plus).

Même si chaque individu connaîtra chacun de ces étapes (sauf cas exceptionnel : la mort), chaque personne ne les vivra ni au même moment, ni de la même manière. Par conséquent, le fait de comprendre que chacun suit le propre rythme de sa partition permet d’avoir un regard plus indulgent à l’égard de nos semblables.

Âges de la vie, frictions relationnelles et bonheur

Prenons, à titre d’exemple, une mère dans la cinquantaine et sa fille dans la vingtaine. Ces deux périodes de vie se distinguant nettement, avec la mère évoluant au cœur de sa maturité tandis que la fille fait ses premiers pas dans l’âge adulte. Les frictions surgissent fréquemment sur des tracas du quotidien, car chacune peine à trouver sa place au sein de la structure familiale.

Cependant, au moyen du dialogue, elles ont pris conscience que la mère amorçait une phase d’exploration personnelle, cherchant à redéfinir son parcours de vie, tandis que la fille envisageait comment s’affirmer au sein de la sphère familiale. Cette compréhension mutuelle a permis d’apaiser les tensions et de renforcer leur relation, et peut-être même d’amorcer une entraide mutuelle.

La manière dont l’exemple est présenté met en avant l’idée que parler suffit et que finalement tout est simple. Évidemment, ce n’est pas aussi simple dans la réalité, ce type de processus s’avère très souvent plus complexe et long à réaliser pour une multitude de raison.

L’Homme, un être social par nature

Société vs. état de nature

La société, les règles, les normes… toutes ces composantes ne seraient-elles pas fondamentales pour le bien-être des humains ? Les êtres humains sont des entités sociales, ayant besoin de vivre en communauté au risque de tomber dans « l’état de nature » comme l’a conceptualisé Hobbs. D’après le philosophe, se retrouver isolé, sans règle ni société, relayant les hommes à l’état sauvage positionnerait dans une situation de vulnérabilité extrême. Cette vulnérabilité pouvant être nuisible pour la psyché et la santé physique.

Les relations positives envoient des signaux positif au cerveau, l’individu se sent en sécurité. À l’inverse, les relations négatives envoient des signaux négatifs au cerveau, l’individu se ainsi en danger, le mettant dans un état d’hypervigilance ou de stress. Comme nous le savons tous, le stress libère des hormones dans notre corps, qui en sur dose et sur une trop longue période peut-être néfaste pour une personne.

Relations sociales et système immunitaire

Les travaux menés par Janice Kiecolt-Glaser, spécialiste émérite de l’incidence du stress sur le système immunitaire, illustrent de manière éloquente le ralentissement de la récupération et du processus de guérison sous l’influence du stress. En conséquence, accorder une sollicitude particulière à notre « forme sociale » (Waldinger & Schulz 2023), équivaut à une démarche cruciale pour notre bien-être.

Paradoxal est le constat que, de nos jours, la société moderne favorise fréquemment des habitudes de vie incompatibles avec la préservation de la santé humaine. Incluant notamment l’inactivité physique et la négligence des interactions sociales (Waldinger & Schulz 2023). À l’encontre de l’intuition commune, les relations sociales ne sont pas naturelles. Au contraire, elles requièrent un entretien assidu au risque d’être atrophiées.

La solitude se révèle être un facteur propice à la détérioration de la santé, affaiblissant le système immunitaire et poussant les individus à adopter des comportements préjudiciables à leur bien-être, d’après l’étude Environnemental Risk Longitudinal Twin Study (Matthews & al., 2019). En conséquence, il importe de comprendre comment satisfaire nos besoins sociaux dans un environnement social compliqué.

Conclusion : mélancolie et bonheur

Tel que John Steinbeck l’a formulé, « Une âme mélancolique peut vous terrasser plus rapidement qu’un microbe » et notre essence dépend en grande partie de notre relation au monde et aux autres.

L’entretien de relations sociales positives représente donc un investissement précieux dans notre bonheur et notre bien-être global.

RDV la semaine prochaine. On verra concrètement comment cultiver des relations épanouissantes pour plus de bonheur.

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Bibiliographie sur le bonheur

Fallows, J. (2013, mai 23). Linda Stone on Maintaining Focus in a Maddeningly Distractive World. The Atlantic. https://www.theatlantic.com/national/archive/2013/05/linda-stone-on-maintaining-focus-in-a-maddeningly-distractive-world/276201/

Matthews, T., et al.,  « Lonely young adults in modern Britain : Findings from an epidemiological cohort study—PubMed. (s. d.). Consulté 15 septembre 2023, à l’adresse https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29684289/

Orben, A. (2020). The Sisyphean Cycle of Technology Panics. Perspectives on Psychological Science, 15(5), 1143‑1157. https://doi.org/10.1177/1745691620919372

Waldinger, R., & Schulz, M. M. D. (2023). The Good Life. Éditions Leduc.

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