La notion de « meilleur » évoque souvent des concepts comme la performance, l’efficacité ou l’efficience. Pourtant, dans une perspective philosophique, André Comte-Sponville associe cette excellence non pas uniquement à des résultats mesurables, mais également au bonheur au travail.
Ce lien entre qualité des collaborateurs et leur bien-être ouvre la voie à une réflexion approfondie sur les conditions nécessaires à leur épanouissement. C’est ce que nous allons voir dans cet article.
Les meilleurs collaborateurs : une question d’environnement de travail
Pour obtenir des clients satisfaits, il faut d’abord proposer un produit ou service de qualité. La création de cette qualité repose sur des collaborateurs compétents. Cependant, la compétence seule ne suffit pas. Elle doit être soutenue par un environnement de travail favorable.
Un employé doté d’un parcours académique prestigieux et d’une riche expérience professionnelle peut, dans un environnement hostile ou dysfonctionnel, perdre toute efficacité. Cette dynamique peut être comparée à l’effet de contamination observé avec des fruits : un fruit sain, placé parmi des fruits pourris, finit lui aussi par pourrir.
Ainsi, garantir la qualité des collaborateurs implique de leur offrir un environnement propice à l’expression et à l’optimisation de leurs compétences. Parmi les leviers essentiels pour y parvenir, le sens au travail occupe une place centrale.
Le sens au travail : une clé de l’épanouissement professionnel
La psychodynamique du travail soutient que le travail, par nature, engendre une certaine forme de souffrance, nécessitant des efforts physiques et psychologiques (DARES, 2021). Cependant, cette souffrance peut être transcendée lorsque le travail prend une signification pour l’individu. Christophe Dejours (2016) identifie trois dimensions essentielles pour donner du sens au travail :
- Le jugement d’utilité
Le travail doit avoir une finalité concrète, qu’il s’agisse de créer un produit ou de rendre un service utile à la communauté. - Le jugement de beauté
Les salariés doivent être en mesure de percevoir la qualité et la valeur de ce qu’ils produisent, en accord avec leurs propres standards et valeurs. - L’accomplissement personnel
Le travail doit offrir une opportunité de développement et d’épanouissement, permettant aux salariés de se réaliser pleinement (Coutrot & Perez, 2022).
La professeure Estelle Morin distingue par ailleurs le sens du travail, lié aux tâches spécifiques assignées à un rôle, et le sens au travail, qui concerne les relations interpersonnelles et les dynamiques sociales dans le milieu professionnel. Ces deux dimensions, bien que distinctes, interagissent pour influencer le bien-être et l’engagement des collaborateurs.
Transformations organisationnelles et sens au travail
Pour qu’une entreprise permette à ses collaborateurs de trouver du sens dans leur travail, elle doit aller au-delà des simples critères individuels. Les transformations organisationnelles jouent un rôle central dans ce processus.
Aujourd’hui, une part importante de la main-d’œuvre appartient à la génération Y, également appelée « génération du pourquoi » (Sinek, 2011). Ces individus recherchent activement un sens dans leurs actions professionnelles et souhaitent comprendre la finalité de leur contribution. Or, dans de nombreux secteurs, les évolutions organisationnelles ont parfois éclipsé cette quête de sens.
La recherche, ces dernières années, se positionnent sur le postulat suivant : une entreprise qui place l’humain au cœur de ses transformations organisationnelles est mieux à même de favoriser le sens au travail. si des valeurs, telles que les aspirations et les besoins des collaborateurs, sont intégrés dans la culture organisationnelle, celle-ci peut activement créer un environnement dans lequel le sens émerge, la motivation et la performance.
Conclusion
En conclusion, les meilleurs collaborateurs sont ceux qui évoluent dans un cadre professionnel où leurs compétences, leur bien-être et leur quête de sens sont valorisés. Ce cadre, lorsqu’il est soigneusement cultivé, permet à l’entreprise de prospérer, tant sur le plan humain qu’économique.
Bibliographie
Coutrot, T., & Perez, C. (2022). Redonner du sens au travail : une aspiration révolutionnaire. Éditions du Seuil.
Dejours, C. (2009). Travail vivant 2 : Travail et émancipation (Tome 2). Payot.
Dupuis, G., Tousignant-Groulx, J., & Bonneville-Hébert, N. (2019). Qualité de vie au travail et épuisement professionnel, l’une peut-elle aider à prévenir l’autre ? Psychologie du Travail et des Organisations, 25(2), 100‑115.
DARES (2021). Quand le travail perd son sens. L’influence du sens du travail sur la mobilité professionnelle, la prise de parole et l’absentéisme pour maladie | Consulté le 6 mars 2023, à l’adresse https://dares.travail-emploi.gouv.fr/publication/quand-le-travail-perd-son-sens
Sinek, S. (2011). Start With Why : The Inspiring Million-Copy Bestseller That Will Help You Find Your Purpose. Penguin UK.
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