Développer des émotions positives serait un game changer dans le processus de prise en charge. C'est ce que nous allons voir dans cet article.
1. Être heureux, c’est être toujours heureux malgré tout*
Pouvoir être heureux malgré tout n’est pas donné à tout le monde. Contrairement à ce que l’on pense, cela demande certaines compétences, notamment celle de cultiver les émotions positives.
En général, les émotions positives attestent de l’épanouissement d’une personne (sauf cas particuliers). Selon la chercheuse Fredrickson (2001), « les émotions positives valent la peine d’être cultivées, non seulement en tant qu’états finaux en soi, mais aussi en tant que moyen d’atteindre une croissance psychologique et d’améliorer le bien-être au fil du temps ».
Cette même chercheuse a développé la « Broad and Built Theory » ou la Théorie de l’Élargissement et de la Construction des Émotions Positives (Fredrickson, 1998). Cette théorie explique que les émotions positives seraient un « game changer » dans le processus de flexibilité psychologique.
Avant de rentrer dans les détails, faisons un petit rappel : le processus de flexibilité psychologique est la capacité d’un individu à continuer de vivre peu importe le contexte et les difficultés qu’il rencontre (Shankland, 2019). Donc, plus une personne est capable d’adapter son état d’esprit, plus elle sera capable de faire face aux situations qu’elle rencontre.
2. Théorie de l’Élargissement et de la Construction des Émotions Positives
Revenons à notre théorie « Broad and Built » ou la Théorie de l’Élargissement et de la Construction des Émotions Positives de Barbara Fredrickson (1998). Son modèle a démontré plusieurs bénéfices au développement des émotions positives. Grosso modo, sa théorie propose l’idée que cultiver les émotions positives transposerait les individus, leur permettant d’être dans un état qui d’élargissement et de construction des capacités cognitives.
2.1 Augmentation du champ d’action et de la pensée
Les émotions positives aideraient à penser et à agir différemment. L’auteur explique que contrairement aux émotions négatives, qui proposent un panel de réactions limité dans le but de survivre (vous pouvez vous référer à la théorie de la tendance à l’action de Frijda (1986)), les émotions positives apporteraient davantage de possibilités dans le choix des actions. Par exemple, toujours selon l’écrit de Fredrickson (1998, 2001), la joie entretiendrait la créativité, encouragerait les personnes à tenter de nouvelles choses et à aller au-delà de leurs limites ; la fierté donnerait l’envie de partager ses accomplissements et d’envisager des projets plus importants dans le futur.
2.2 Détachement des émotions négatives
Les émotions positives aideraient les individus qui les cultivent à se détacher d’émotions négatives (Fredrickson 1998). Afin de gommer l’effet d’un événement négatif, il faudrait trois événements positifs pour contrebalancer (Shankland, 2019). Le ratio est donc d’un pour trois, même si l’individu est considéré comme étant en bonne santé mentale, ce qui est assez énorme. Par conséquent, une personne qui est en mauvaise posture psychologique, qui en plus de cela est marquée par le biais de négativité, aura forcément du mal à trouver l’équilibre. L’un des objectifs est d’orienter l’attention des individus vers des événements positifs et cela passe par le développement du ressenti des émotions positives.
2.3 Développer l’art de rebondir
Enfin, les émotions positives participeraient au renforcement de la résilience psychologique (Fredrickson, 1998). La résilience psychologique est l’art de rebondir selon le psychiatre Boris Cyrulnik. Ainsi, une personne qui est en capacité de rebondir plus facilement, de s’adapter ou encore de faire preuve de flexibilité psychologique sera en mesure de rentrer dans un cercle vertueux, vers un état de mieux-être (Fredrickson, 2001), et travailler avec les émotions positives est une manière d’y parvenir.
3. Broad and Built Theory et la Psychologie positive
Broad and Built Theory est l’une des nombreuses théories sur lesquelles repose la définition de la psychologie positive. Celle-ci focalise son mode d’intervention sur la mise en pratique de facteurs protecteurs, issus de caractéristiques individuelles ou environnementales, pour permettre aux individus de s’épanouir. Comme il l’a été mentionné plus haut, cultiver des émotions positives serait l’un des paramètres à prendre en considération en thérapie pour aider les patients. C’est l’une des méthodes appliquées dans les interventions de psychologie positive.
Et vous, est-ce que lors de vos accompagnements, vous misez sur le développement des émotions positives ?
*Citation de Sophocle
Bibliographie
Fredrickson, B. L. (2001). The role of positive emotions in positive psychology : The broaden-and-build theory of positive emotions. American Psychologist, 56(3), 218‑226. https://doi.org/10.1037/0003-066X.56.3.218
Shankland, R. (2019). La psychologie positive. https://doi.org/10.3917/dunod.shank.2019.01
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