La psychopathologie du travail examine les mécanismes de défense que les travailleurs élaborent pour faire face aux stress et aux agressions psychiques liés à leur environnement professionnel.
Introduction
La psychopathologie du travail se distingue par son approche unique, centrée non pas sur les individus pris isolément, mais sur l’organisation du travail. L’objectif principal est de transformer l’organisation pour améliorer les conditions de travail et réduire la souffrance des travailleurs. Ce champ d’étude de la psychologie du travail examine les mécanismes de défense que les travailleurs élaborent pour faire face aux stress et aux agressions psychiques liés à leur environnement professionnel.
Défenses et Adaptations
Les travailleurs, confrontés à des environnements de travail hostiles, développent des procédures défensives pour se protéger psychiquement. Ces défenses, bien qu’utile, peuvent masquer la souffrance réelle des travailleurs, y compris à eux-mêmes. Par exemple, des travailleurs peuvent ne pas se rendre compte que leurs entreprises profitent d’eux. Elles deviennent des mécanismes adaptatifs qui permettent aux individus de fonctionner malgré les conditions de travail difficiles, parfois sans qu’ils se rendent compte de l’exploitation qu’ils subissent. Ainsi des défenses protectrices — initialement – deviennent des défenses adaptatives. Malheureusement, ces défenses sont parfois exploitées par les organisations.
Manifestation de la Souffrance au Travail
La souffrance au travail est un concept central en psychopathologie du travail. Elle apparaît lorsque le rapport entre l’homme et l’organisation est bloqué. Desjours explique qu’il existe une zone de liberté entre les travailleurs et les organisations permettant de la négociation pour faire des ajustements. Laissant par conséquent place à de la créativité et de l’innovation. Des changements, en somme, pour que le travailleur puisse adapter son travail à ses besoins. C’est à partir du moment où cette zone est réduite et que les négociations ne sont plus permises, que la souffrance émerge.
Dans un environnement de travail idéal, une zone de liberté existe entre l’homme et la tâche prescrite, permettant des ajustements créatifs et des innovations. Cependant, lorsque cette zone de liberté est réduite ou inexistante, que la souffrance émerge. Lorsqu’il n’y a plus de liberté, le travailleur doit s’adapter.
La notion de Souffrance en psychopathologie du travail
La souffrance au travail est une notion propre à la psychopathologie du travail. Sur un continuum, la souffrance sépare l’individu d’un état de santé, et est l’étape avant que l’individu ne soit considéré comme malade. Comme dit plus haut, elle se manifeste lorsque rapport homme-organisation est bloqué. Il existe plusieurs manifestations de la souffrance au travail en psychopathologie : la peur de l’ennui, dans les relations de travail, et une en rapport avec l’économie du corps.
Le rapport d’un individu au travail n’est observé que sous le prisme de la souffrance. Il existe également ce que l’on appelle le gradient de souffrance/plaisir.
Cela se définit par le fait que l’opérateur a des actions sur son travail. Ces actions modifient l’organisation du travail. L’orientation du rapport homme-travail qui n’est plus centré sur la souffrance au travail, mais sur le plaisir au travail.
Psychopathologie du Travail : Une Approche Dynamique
D’après l’ouvrage de Desjours, la psychopathologie du travail est définie comme l’analyse dynamique des processus psychiques mobilisés par la confrontation du sujet à la réalité du travail. Il est question d’une dynamique car il s’agit d’un sujet avec sa propre subjectivité qui est confronté à une situation de travail fixe. Les deux auront dont un effet mutuel, l’un sur l’autre.
La psychopathologie renvoie ainsi, à l’étude des mécanismes psychiques recrutés lorsqu’il y a un conflit avec la situation de travail. Ce qui nous amène au point suivant…
Psychopathologie et Normalité
Le terme de « psychopathologie » du travail ne renvoie pas à la maladie mentale ou sur la folie. Elle se concentre sur le fonctionnement des processus psychiques mobilisés lors de la rencontre avec les situations de travail. On parle même de la psychopathologie de la normalité, où la souffrance est vue comme un état dynamique de lutte contre des forces organisationnelles pouvant générer des problèmes de maladie mentale.
Conclusion
La psychopathologie du travail propose une perspective unique sur la souffrance des travailleurs, en mettant l’accent sur les transformations organisationnelles plutôt que sur les individus. En comprenant les mécanismes de défense et les adaptations développées par les travailleurs, cette discipline cherche à améliorer les conditions de travail, tout en reconnaissant la complexité des interactions entre l’homme et l’organisation du travail. Cette approche dynamique et centrée sur l’organisation ouvre la voie à des interventions plus humaines dans le monde du travail.
Bibliographie :
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