Il est intéressant de comprendre comment les hommes peuvent jouer un rôle clé en tant qu'alliés. On en parle ici !
Dans un monde dans lequel la quête de l’égalité des genres prend plus d’ampleur, il est intéressant de comprendre comment les hommes peuvent jouer un rôle clé en tant qu’alliés. C’est le sujet d’étude des chercheures C. Closon et M. Nyssen. Leur récente étude explore cette dynamique, notamment dans les domaines à forte prédominance masculine comme les STEM (sciences, technologie, ingénierie et mathématiques). Cet article est une vulgarisation de l’article scientifique Gender inequalities: Men allies in STEM – Motivations and barriers de C. Closon et M. Nyssen, paru dans la revue Psychologie du Travail et des Organisations, cette année. Les auteurs s’intéressent à la perception, aux motivations et aux freins des hommes à devenir des alliées pour l’égalité de genre dans les métiers STEM. On vous explique tout ici.
Toutes les informations dans cet article sont issues de l’article original cité dans la partie « Bibliographie ».
Petit point méthodologique
Pour réaliser cette étude, les chercheurs ont recruté leur participant via un réseau social. Les participants étaient au nombre de sept. Pour pouvoir participer, ils devaient répondre aux critères suivants : avoir envie de participer à cette étude, être un homme et travailler dans le domaine de STEM. Les participants ont en moyenne 49 ans. Avec ces participants, les recherches ont réalisé des entretiens semi-directifs d’environ 50 minutes, qu’ils ont enregistré, puis retranscrit afin de pouvoir réaliser des analyses.
Le cadre théorique
Qu’est-ce qu’un allié, et comment les hommes se perçoivent-ils ?
Parmi les sept participants de cette étude, la majorité n’était pas familière avec la définition du terme allié dans sa forme la plus stricte. Certains expliquaient qu’être allié de la cause de l’égalité de genre signifiait « devoir des proches aux hommes ». Pour le reste des participants, être allié renvoie au fait de soutenir l’égalité des genres, soit en aidant à changer les mentalités, soit en intervenant face à des comportements discriminatoires. Cependant, cet engagement reste souvent superficiel. En effet, bien qu’ils se déclarent alliés, les exemples qu’ils partagent relèvent davantage de petites anecdotes que d’une réelle implication dans la lutte contre les inégalités. Pourtant, leur soutien est important, car la parole des hommes a plus de poids que celle des femmes qui sont très souvent sous-représentés dans le milieu des STEM.
Ce que l’étude révèle
Perceptions des inégalités : le déni du sexisme structurel
De manière unanime, les participants à l’étude minimisent la persistance des inégalités de genre dans leurs milieux de travail. Ils attribuent les écarts entre hommes et femmes à des choix individuels ou au mérite. Lorsqu’ils reconnaissent des comportements sexistes, ils les associent à des individus isolés, plutôt qu’à un problème systémique. Ce manque de prise de conscience des discriminations structurelles rend difficile une véritable réflexion sur les inégalités.
Quelles motivations pour être allié ?
Les motivations morales dominent chez les participants : ils agissent en tant qu’alliés parce qu’ils estiment que c’est la bonne chose à faire. L’idée de justice et d’égalité est au cœur de leur engagement. Cependant, certains reconnaissent que des hommes dans leurs entreprises peuvent être guidés par des motivations plus pragmatiques, comme le fait de soigner son image ou de se conformer aux normes socialement acceptées.
Les freins à l’engagement des hommes
L’étude identifie plusieurs obstacles à l’engagement des hommes en tant qu’alliés. Tout d’abord, le manque de conscience. Certains hommes considèrent que les inégalités de genre ne les concernent pas directement, tandis que d’autres n’y portent tout simplement pas d’intérêt. Ensuite, un essentialisme persiste, avec des participants attribuant des différences naturelles entre les sexes. Cette vision rend difficile la reconnaissance des discriminations plus subtiles.
Un autre frein important est la peur de perdre du pouvoir. Certains hommes peuvent voir les avancées des femmes comme une menace pour leur propre position, ce qui freine leur volonté de soutenir activement l’égalité des genres.
Enfin, il existe une confusion sur le rôle à jouer. De nombreux hommes estiment que les femmes doivent d’abord exprimer clairement leurs attentes avant qu’ils puissent agir en tant qu’alliés. Cela révèle un problème de passivité : au lieu de prendre l’initiative, ces hommes attendent que les femmes leur indiquent la marche à suivre.
Quel rôle pour les hommes dans la lutte pour l’égalité des genres ?
L’étude montre que, bien que certains hommes soient prêts à soutenir l’égalité des genres, leur compréhension des enjeux reste souvent limitée. Ils peinent à reconnaître les inégalités structurelles et à s’approprier un rôle actif dans la lutte contre le sexisme. La solution proposée serait de former ces hommes à reconnaître leurs privilèges et à comprendre comment ils peuvent concrètement contribuer à la transformation des normes de genre.
Conclusion
En conclusion, cette étude démontre que, pour que les hommes puissent devenir des alliés, il est nécessaire de promouvoir une meilleure compréhension des discriminations structurelles et d’encourager un engagement plus proactif. Les freins à l’engagement, bien qu’importants, peuvent être surmontés grâce à une sensibilisation accrue et à des changements culturels et institutionnels dans les milieux de travail. Nous arrivons à la fin de cet article. Je serai curieuse d’avoir votre avis sur la question, n’hésitez pas à laisser un commentaire.
Bibliographie
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