Comment les biais cognitifs influencent-ils notre perception du monde ? Quels sont les inconvénients pour notre santé mentale ? Découvrez des études de cas et des conseils pour atténuer leurs effets. Un voyage captivant au cœur de nos processus mentaux, révélant comment notre esprit…
Comment les biais cognitifs influencent-ils notre perception du monde ? Quels sont les inconvénients pour notre santé mentale ? Découvrez des études de cas et des conseils pour atténuer leurs effets. Un voyage captivant au cœur de nos processus mentaux, révélant comment notre esprit use d’artifice pour nous biaiser.
1. Une brève introduction à l’heuristique de jugement et les biais cognitifs
L’homme est sujet à des biais dans sa prise de décision, cela est bien connu. Il fait appel à des opérations mentales, intuitives et automatiques pour prendre des décisions, ce que l’on appelle des heuristiques de jugement. L’humain prend des raccourcis pour décider rapidement sans prendre en compte toutes les informations disponibles dans l’environnement. Cependant, ces processus mentaux rapides sont sujets à des biais qui entraînent des erreurs de jugement : ce sont les biais cognitifs.
Alors, qu’est-ce qu’un biais ? Il s’agit d’un facteur qui perturbe le traitement de l’information. Souvent, on réalise que l’on est biaisé lorsqu’il existe des erreurs dans notre raisonnement.
Il existe de nombreux biais répertoriés, et pour la plupart, leur existence est scientifiquement prouvée.
2. Le Biais de Négativité
Dans cet article, je souhaite mettre l’accent sur le biais de négativité. Selon Abramovich (2021), c’est la tendance à être plus affecté par les événements et les informations négatifs que par les événements et les informations positifs. Selon l’auteur, au moment de réfléchir et d’agir, les aspects négatifs de la situation prennent le dessus sur les aspects positifs.
Ce biais peut s’expliquer selon trois hypothèses (Abramovich, 2021). Tout d’abord, il y a l’expérience de l’adaptabilité, le biais de négativité s’activerait pour que nous soyons plus réactifs afin d’éviter un éventuel danger. Ensuite, il existe une explication biologique : le biais de négativité serait une prédisposition inscrite dans notre génome. Enfin, il existe une explication neurobiologique : la zone qui traite l’information négative enverrait plus de signaux que la zone qui traite l’information positive, faisant que les signaux négatifs sont plus rapidement détectés que les signaux neutres ou positifs. Les mauvaises nouvelles et les expériences traumatisantes s’impriment directement dans notre mémoire à long terme, alors qu’il faut rester concentré plus de 12 secondes sur une bonne nouvelle pour qu’elle passe de notre mémoire tampon à notre mémoire à long terme.
Alors, qu’en pensez-vous ? Avantage ou inconvénient ? Dans certaines situations, c’est très utile, car à la base, cela nous aide à survivre. Cependant, cela peut être dérangeant, car le fait d’être plus ou moins sujet au biais de négativité peut influencer la manière dont nous percevons les situations, entravant une analyse objective des faits (Abramovich, 2021).
3. De la Théorie…
Le biais de négativité a été mis en évidence par un certain nombre d’expériences, et j’aimerais partager quelques-unes d’entre elles avec vous. La première expérience est le résultat des travaux de recherche du lauréat du prix Nobel d’économie en 2002, Daniel Kahneman. Il a proposé à des participants de jouer à pile ou face avec un dé non truqué, où il y a autant de chances de gagner que de perdre. Les participants ont refusé de jouer dans cette situation. À la fin de ses travaux, Kahneman explique qu’il faudrait que le gain soit le double de la perte pour que les individus soient prêts à jouer. Par exemple, si je tombe sur pile, vous me donnez 40 €, et si je tombe sur face, je vous donne 20 €. Cela signifie que nous sommes deux fois plus marqués par l’aspect négatif des choses que par l’aspect positif.
Une deuxième expérience (Veerapa et al., 2020) vient renforcer cette idée. Dans une étude sur l’anxiété, les chercheurs ont mesuré des données oculomotrices (mesure du temps de fixation par le regard sur un stimulus). Ils ont montré que les stimuli négatifs captent davantage l’attention des participants que les stimuli neutres. Cette étude suggère également que les personnes considérées comme anxieuses ont tendance à être plus attentives aux stimuli négatifs qu’aux stimuli neutres. Par exemple, les médias exploitent largement ce biais cognitif chez leur audience pour maintenir leur attention (Abramovich, 2021).
4. Pour notre santé mentale, ça veut dire quoi ?
Se concentrer uniquement sur le négatif peut avoir un impact sur la santé mentale. Selon une étude de Peckham et collaborateurs (2010), la présence de biais dans le fonctionnement d’une personne peut-être l’une des raisons de l’apparition ou du maintien d’un trouble. De plus, les biais liés à la mémoire, tels que le biais de négativité, influent sur la mémoire, l’interprétation et l’attention des personnes souffrant de troubles émotionnels.
Dans le contexte professionnel, être victime de ce biais de manière plus ou moins intense peut être perturbant. Se concentrer sur le négatif et ne pas se sentir en sécurité peut entraver la performance et l’épanouissement au travail, que ce soit dans l’exécution des tâches ou dans la création et le maintien des relations professionnelles.
Bien entendu, ce n’est pas une fatalité. Les personnes rencontrant ce type de difficulté peuvent trouver des solutions en suivant une thérapie pour travailler sur leur perception et en pratiquant toute forme de médiation et de relaxation pour s’entrainer à prendre du recul sur les situations.
5. Conclusion
Prendre conscience de l’existence de ces biais et se rendre compte de l’effet qu’ils peuvent avoir sur notre quotidien est une manière de réduire leurs effets. Cela peut avoir des bénéfices dans de nombreuses situations. Par conséquent, ces faits nous montrent encore une fois que, chercher à comprendre le fonctionnement de notre esprit et les facteurs qui l’influencent sert notre parcours vers un mieux être. Comme d’habitude, je termine en vous rappelant que mieux se connaître permet d’être plus bienveillant envers soi et la bienveillance est un game changer dans l’évolution et le maintien de votre santé mentale. Prenez soin de vous, on se retrouve au prochain article.
Bibliographie :
Abramovich, N. (2021). Biais de négativité. https://www.shortcogs.com/biais/biais.
Dolcos, F. et al. Neural correlates of emotion-attention interactions: from perception, learning and memory to individual differences and training interventions. Neurosci. Biobehav. Rev. https://doi.org/10.1016/J.NEUBIOREV.2019.08.017 (2019).
Laborde, O. (2023, novembre 27). Quand sécurité psychologique rime avec performance. HBR France. https://www.hbrfrance.fr/chroniques-experts/2021/02/33241-quand-securite-psychologique-rime-avec-performance/
Lemarchand, F. (2013). Risque et aversion. In Dictionnaire de la pensée écologique (p. 886‑888). PUF. https://hal.science/hal-01929860
Veerapa, E., Grandgenèvre, P., El Fayoumi, M. et al. Biais attentionnel envers les stimuli négatifs chez les individus en bonne santé et effets de l’anxiété liée aux traits. Sci Rep 10 , 11826 (2020). https://doi.org/10.1038/s41598-020-68490-5
Biais de négativité. (2023). In Wikipédia. https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Biais_de_n%C3%A9gativit%C3%A9&oldid=208604492
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