L’anxiété de performance

L’anxiété de performance

L’anxiété est une réaction à l'environnement, pouvant surgir lorsque l'on se sent menacé dans celui-ci. Elle peut nuire au bien-être. On en parle ici !

Un peu de théorie (parce que c’est trop intéressant)

L’anxiété est une réaction suscitée par l’environnement. En général, elle intervient lorsque le sujet se sent menacé. La littérature explique ce phénomène comme étant  « une réponse complexe de l’organisme confronté aux demandes environnementales ». Pour les cognitivistes, l’anxiété dépendrait de variables intermédiaires. » (Palazzolo & Arnaud, 2013)

Pour expliquer le phénomène d’anxiété, la littérature s’est donc basée sur les résultats des courants de pensée cognitiviste et comportementalistes en psychologie.  Ils distinguent deux types d’anxiété :  l’anxiété-trait et l’anxiété état.

L’anxiété-trait est une tendance comportementale, elle est ancrée chez l’individu : ce sont des personnes qui ont tendance à être anxieuse. Les personnes caractérisaient par l’anxiété-trait peuvent percevoir des situations sûres comme étant dangereuses. Souvent, leurs réactions sont disproportionnées par rapport à la réalité (Palazzolo & Arnaud, 2013).

L’état d’anxiété fait référence à la réaction comportementale lorsqu’une personne fait face à une situation dans l’instantané. L’intensité de l’anxiété peut fluctuer selon la situation.

L’anxiété se manifeste selon deux prismes. Il y a l’anxiété cognitive et l’anxiété somatique.

L’anxiété cognitive fait référence aux affects négatifs, aux pensées négatives, à l’appréhension et l’inquiétude que l’on peut éprouver dans une situation. L’anxiété somatique nous renvoie aux manifestations physiologiques de l’anxiété : agitation/ nervosité, tension musculaire, manque de sommeil, irritabilité, etc.

Modélisation de l’anxiété de performance

Tout d’abord, l’anxiété de performance apparaît surtout lorsqu’une personne a peur de l’échec. L’anxiété de performance se déclare en quatre temps (Palazzolo & Arnaud, 2013) :

  1. On est face à une situation objective demandant un certain niveau d’exigence. Ces exigences peuvent être perçues de différentes manières selon les individus.
  2. L’individu dans la situation ressent un écart entre ces exigences et ses capacités. La personne ressent que son objectif est menacé. À ce moment-là, il faut prendre en compte que, si la personne est marquée par l’anxiété-trait, cela peut davantage influencer négativement sa perception de la situation.
  3. Les réponses physiologiques et psychologiques sont activées et seront modulées par le niveau d’écart ressenti par la personne, entre ses compétences et son environnement.
  4. Enfin, survient le comportement adopté par l’individu suite à l’arrivée de l’anxiété.*

On peut imaginer que ce modèle de l’apparition de l’anxiété de performance (Palazzolo & Arnaud, 2013), fonctionne sous l’effet d’une boucle de rétroaction. En effet, l’étape 4 peut influencer, l’étape deux, dans la mesure où l’anxiété peut atténuer la potentialité à répondre aux exigences de l’environnement. Ce faisant, la personne peut se retrouver à moins bien réussir ou à échouer, impactant la confiance et l’estime qu’elle a d’elle-même. D’après Woodman et Hardy (2003), l’anxiété cognitive peut entraîner une dégradation de la performance de 10 %.

Symptôme de l’anxiété de performance

Faible sentiment d’efficacité personnel

L’anxiété de performance se manifeste par un faible sentiment d’efficacité personnel ou d’auto-efficacité (SEP) (Banduras & al., 2003). Le SEP fait référence au fait que plus une personne pensera qu’elle est capable de réussir ce qu’elle entreprend, plus elle aura de chance de réussir. En se sentant capable de faire, elle arrivera à mettre en place des stratégies pour atteindre son objectif. 

Faible estime se soi

Comme autres symptômes, il y a le fait d’avoir une faible estime de soi. Rappelons que l’estime de soi est la valeur que l’on s’accorde à soi. Les personnes ayant une faible estime ne s’accorde de la valeur que lorsqu’elles accomplissent des choses et, ou en fonction du regard que portent les autres sur eux. Il est donc évident que pour ce type de personne, les situations à évaluation sont angoissantes, car échouer signifie : « je ne suis rien ».

L’environnement

L’éducation des enfants joue un rôle majeur dans l’apparition des troubles anxieux. L’anxiété de performance se manifeste surtout chez les enfants qui ont reçu une éducation stricte où celle-ci leur imposait la perfection : être un enfant parfait, c’est être un enfant aimé. Cependant, en grandissant, cela crée des désordres psychiques qui peuvent être plus ou moins grave.

Puis, il y a la société, dans laquelle nous évoluons. Celle-ci met l’accent sur la performance, la comparaison et le dépassement de soi. Sauf, qu’à tout le temps se comparer, on ne constate même plus nos propres performances, exacerbant l’angoisse.

Les déclencheurs

Si une personne se sent légitime uniquement que quand elle réussit, il est évident que les environnements propices à l’évaluation peuvent être anxiogènes. Ainsi, le milieu scolaire, professionnel, sportif et les relations sont des situations pouvant déclencher de l’anxiété de performance.

Dealer avec l’anxiété

Pour les chercheurs Yerkes et Dodson (1908), il existerait un niveau d’anxiété optimum : la zone de tension optimale. Lorsqu’une personne serait dans la zone de tension optimale, elle serait capable d’améliorer ses performances. Au-delà, cela altère ses capacités. Mais ce phénomène serait remis en question par la communauté scientifique (Woodman & Hardy, 2003).

Il existe d’autres manières de modéliser l’anxiété de performance : le modèle de la catastrophe, la théorie de la zone optimal de fonctionnement ou encore la théorie de l’interprétation directionnelle de l’anxiété (Hanin, 1986 ; Hardy et Fazy, 1987 ; Jones et Swain,1992)

Le dernier modèle est intéressant, car il explique que ce qui compte, serait le sens et la direction que l’on donne à notre anxiété : est-ce que celle-ci serait facilitatrice ou perturbatrice (Jones et Swain,1992).

L’anxiété est avant tout le reflet de la perception des individus. Elle dépend de l’incertitude à laquelle les individus doivent faire face et de l’importance de la situation. En effet, plus c’est important, plus la personne a de fortes attentes et plus l’anxiété cognitive est importante (Filaire et al., 2009). Ainsi, pour remédier ou bien pour atténuer les effets de l’anxiété, l’efficacité des moyens thérapeutique utilisés dépendront des dispositions de l’individu à changer ses perceptions (Palazzolo & Arnaud, 2013).

Atténuer et traiter l’anxiété

Une fois que cela est admis, on peut entamer :

  • Une thérapie,
  • Du coaching,
  • Réaliser des techniques de pleine conscience pour ne plus être dans l’anticipation, mais dans l’instant, se fixer des objectifs orientés maîtrise ;
  • Apprendre à se valoriser, à être bienveillant envers soit  ;
  • Remettre en question ses croyances : imaginer le pire scénario et voir ce que l’on peut faire, comprendre pourquoi est-ce que l’on pense comme ça.

Bibliographie

Burton, D. (1989). Winning Isn’t Everything: Examining the Impact of Performance Goals on Collegiate Swimmers’ Cognitions and Performance. The Sport Psychologist, 3(2), 105‑132. https://doi.org/10.1123/tsp.3.2.105

Delignières, D. (2018). Anxiété et performance. In J.-P. Famose (Éd.), Cognition et performance (p. 235‑254). INSEP-Éditions. https://doi.org/10.4000/books.insep.1430

Halvari, H. (1996). Effects of Mental Practice on Performance are Moderated by Cognitive Anxiety as Measured by the Sport Competition Anxiety Test. Perceptual and Motor Skills, 83(3_suppl), 1375‑1383. https://doi.org/10.2466/pms.1996.83.3f.1375

Filaire, E., Alix, D., Ferrand, C., & Verger, M. (2009). Psychophysiological stress in tennis players during the first single match of a tournament. Psychoneuroendocrinology, 34(1), 150‑157. https://doi.org/10.1016/j.psyneuen.2008.08.022

Hanin, Y. L. (1995). Individual zones of optimal functioning (IZOF) model: An idiographic approach to performance anxiety. Sport psychology: An analysis of athlete behavior3, 103-119.

Hardy, L., & Parfitt, G. (1991). A catastrophe model of anxiety and performance. British journal of psychology82(2), 163-178.

Woodman, T. I. M., & Hardy, L. E. W. (2003). The relative impact of cognitive anxiety and self-confidence upon sport performance: A meta-analysis. Journal of sports sciences21(6), 443-457.

Yerkes, R. M., & Dodson, J. D. (1908). The relation of strength of stimulus to rapidity of habit-formation.

8 clés pour se libérer de l’anxiété de performance. (s. d.). Consulté 7 décembre 2023, à l’adresse https://www.la-clinique-e-sante.com/blog/troubles-anxieux/sortir-anxiete-performance

Palazzolo, J., & Arnaud, J. (2013). Anxiété et performance : De la théorie à la pratique. Annales Médico-psychologiques, revue psychiatrique, 171(6), 382‑388. https://doi.org/10.1016/j.amp.2011.09.018

 

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