L'estime de soi et le sentiment d'efficacité personnel offrent des perspectives riches pour l'amélioration de la qualité de vie au travail. On en parle juste ici !
Le bien-être au travail est un enjeu majeur dans les organisations modernes. Parmi les facteurs qui influencent positivement ce bien-être, l’estime de soi et le sentiment d’efficacité personnelle (SEP), ont une influence. Ces deux concepts, issus des théories de la psychologie, offrent des perspectives riches pour l’amélioration de la qualité de vie et des conditions de travail. On en parle juste ici ! Nous tenons à préciser que cet article n’est pas rédigé sur la base d’une revue de littérature exhaustive.
1. L’estime de soi : un concept multidimensionnel
L’estime de soi est l’évaluation globale de la valeur personnelle qu’un individu attribue à lui-même. Développée par Morris Rosenberg, elle est souvent définie comme « le sentiment d’être assez bien » (Rosenberg, 1965, cité dans Poirier et al., 2024). Plus récemment, Tafarodi et Swann (1995) ont identifié deux dimensions majeures de l’estime de soi :
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- La compétence personnelle renvoie à la perception d’être un individu capable de réaliser des tâches et de relever des défis.
- Le caractère moral renvoie au jugement porté sur son propre comportement en fonction des valeurs intériorisées.
Ces dimensions, combinées, influencent le bien-être général. Les personnes avec une haute estime de soi sont moins sujettes à la dépression et à l’anxiété (Baumeister, 1993, cité dans Poirier et al., 2024) et montrent une meilleure adaptation face au stress (Karatzias et al., 2006, cité dans Poirier et al., 2024). Dans les organisations, une estime de soi élevée constitue une ressource importante, vectrice de motivation et d’engagement.
2. Le sentiment d’efficacité personnelle (SEP) : une croyance déterminante
Issu de la théorie d’Albert Bandura, le SEP renvoie à la croyance d’un individu en sa capacité à réaliser une tâche ou à mobiliser les ressources nécessaires pour répondre aux exigences de son environnement (Bandura, 1977, cité dans Poirier et al., 2024). Cette croyance repose sur un jugement sur la capacité à organiser et à utiliser efficacement ses compétences.
Le SEP joue un rôle essentiel dans la motivation et le bien-être psychologique. Des études montrent qu’un SEP élevé est corrélé positivement à la motivation et négativement à l’anxiété et à la dépression (Singh et al., 2019, cité dans Poirier et al., 2024). Au travail, les individus avec un SEP développé perçoivent les défis comme des opportunités stimulantes, ce qui prévient l’épuisement professionnel et favorise l’engagement.
3. Le rôle médiateur* de l’estime de soi dans la relation entre le sentiment d’efficacité et le bien-être au travail
Dans leur article de recherche, les chercheurs Poirier et collaborateur (2024) rapportent que l’estime de soi et le sentiment d’efficacité personnel seraient des paramètres qui auraient un effet sur le bien-être au travail. Sur la base des travaux de Brown et collaborateur (2012), sur l’effet médiateur de l’estime de soi sur la relation entre le sentiment d’efficacité personnel et le bien-être dans un contexte professionnel. La notion de bien-être au travail étant multidimensionnelle, cela impliquerait que l’estime de soi, serait médiatrice dans plusieurs relations impliquant le sentiment d’efficacité personnel et d’autre variable lié au travail comme la performance (Gardner et Pierce, 1998 ; cité dans Poirier et a., 2024), par exemple. Les derniers auteurs cités rapportent même qu’un haut niveau de SEP engendrerait un haut niveau d’estime perçu.
Sur la base de tous ces travaux (liste non exhaustive), Poirier et collaborateur (2024) souhaitaient analyser les effets médiateurs de l’estime de soi dans la relation avec le SEP et le bien-être général. L’objectif final était de conclure sur l’existance d’une relation avérée entre ces construits. Leur étude confirme cette hypothèse, il existe un lien entre le SEP et le bien-être médiatisé par l’estime de soi perçu. Le SEP bien favorise le bien-être au travail par le biais indirect de l’estime se soi.
C’est fin de cet article, on espère qu’il vous aura plu. N’hésitez pas à nous partager votre avis en laissant un commentaire !
*La médiation est un modèle ou une méthode d’analyse utilisée pour examiner si la relation entre une variable et une autre variable s’explique en partie ou en totalité par une troisième variable, appelée variable médiatrice.
Bibliographie
Brown, K. M., Hoye, R., & Nicholson, M. (2012). Self-esteem, self-efficacy, and social connectedness as mediators of the relationship between volunteering and well-being. Journal of social service research, 38(4), 468-483.
Poirier, C., Anier, N., Victeur, Q., & Gelin, M. (2024). Estime de soi : Un médiateur entre le sentiment d’efficacité personnelle et le bien-être positif au travail ? Psychologie du Travail et des Organisations, 30(3), 167‑181. https://doi.org/10.1016/j.pto.2023.12.003
Rosenberg, M. (1965). The measurement of self-esteem, society and the adolescent self-image. Princeton, 16-36.
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