Le monde du travail contemporain présente divers défis qui affectent la santé mentale et physique des employés. Parmi ces défis, plusieurs syndromes émergents souvent liés à l'épuisement professionnel et à la démotivation.
Cet article explore quatre de ces syndromes : le bore out, le burn in, le brown out et le blurring out. Chacun de ces cas cliniques révèle des aspects distincts de la souffrance au travail, allant de l’ennui profond à l’addiction au travail, en passant par la perte de sens et le présentéisme. En comprenant ces phénomènes, il devient possible d’adopter des mesures préventives et de soutien pour améliorer le bien-être des employés.
Cas clinique n°1 : le bore out
Il s’agit d’une forme d’épuisement professionnel. « To bore » est un terme anglo-saxon qui signifie s’ennuyer. Le bore out présente trois caractéristiques :
-
- Le manque de défi,
- Le désintérêt,
- L’ennui
Le bore-out est un sujet encore difficile à communiquer, mais il provoquerait autant de stress que le burn out.
Le fait de s’ennuyer donne une impression de vide. Les tâches qui doivent être réalisées au travail sont monotones et ne permettent pas de s’épanouir. Souvent, elles sont en dessous des qualifications de l’individu. Elles créent un sentiment d’inutilité, ce sont des tâches sans objectifs et répétitives. Les personnes souffrant de bore-out s’épuisent et finissent par s’effondrer, comme pour le burn out. L’intérêt perdu est dû à une situation de travail qui ne convient plus.
Une personne qui vit le bore-out n’est pas capable de demander à ses supérieurs du changement. Elle est plutôt passive face à la situation, et procrastine énormément, soit en étalant ses tâches de travail sur une durée plus longue que prévu, soit en simulant de l’engagement au travail (p.e. en restant au travail plus tard que les collègues).
Elles éprouvent de la honte et peuvent remplir leur temps de travail en s’occupant de tâches personnelles (par exemple, en répondant à des e-mails personnels).
Les facteurs favorisant le bore out sont :
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- Le cloisonnement et la monotonie des tâches,
- L’absence de missions favorisant un sentiment d’inutilité,
- La répétition de tâche sans intérêt,
- La sur-diplomation des employés pour réaliser des tâches demandant peu de compétence,
- Des niveaux hiérarchiques qui pullulent, ne permettant pas de voir le but de la mission,
- La rareté des promotions,
- Le fait qu’il y ait plus d’effectif que nécessaire
Cas clinique n°2 : le burn in
C’est l’état qui précède l’état de burn out. Le burn in, ou présentéisme, est ainsi la première phase de l’épuisement professionnel. La personne est à son post malgré des signes témoignant d’un début de mal-être (p.e. des problèmes de santé).
La personne est certes présente, mais elle est sûrement très fatiguée, démotivée et pas productive. Pendant cette phase, l’individu s’épuise plus que de raison. C’est une personne marquée par la peur de décevoir ses collègues et de perdre son emploi.
Le surinvestissement professionnel est un signe de souffrance au travail trop souvent négligé par les entreprises. Les facteurs favorisant le burn in sont les suivants :
-
- Beaucoup de travail et peu de temps pour le faire,
- Des objectifs de travail irréalisables,
- Des périodes de travail stressantes,
- Le manque de changement et de perspectives claires,
- La peur du changement.
Cas clinique n°3 : le brown out
Cela renvoie à la perte de motivation au travail, car les tâches à réaliser n’ont pas de sens. Les tâches qui n’ont pas de sens, voir stupides. Ce genre de tâches peuvent causer du tort au moral des employés. En effet, elles peuvent avoir l’impression qu’on les empêche de faire leur travail correctement. De plus, il peut exister un conflit entre les valeurs des employés et les tâches qui leur sont demandées.
Les individus mettent leur cerveau en veille et finissent par s’effondrer. Les tâches stupides, comme les appellent les auteurs Spicer et Alvesson (2016), causent de la démotivation chez les individus. Ces derniers vivent un conflit éthique les épuisant physiquement et émotionnellement. Vivre le brown-out peut causer un épisode dépressif majeur. Ils sont vidés de leur énergie psychique.
Cas clinique n°4 : le blurring out ou l’addiction au travail
Ce syndrome renvoie à la non-scission entre la vie professionnelle et la vie personnelle. Très fréquent chez les cadres. Ce sont des personnes sollicitaient même en dehors de leur travail et inversement. Elles règlent leurs problèmes personnels pendant leur temps de travail. Ce sont des personnes qui ont du mal à poser leur limite. Elles sont très perfectionnistes et manquent cruellement d’estime.
Le blurring out peut amener à contracter le syndrome du burn out. Ces personnes sont soumises à beaucoup de stress, et de fatigue psychique. Le stress peut devenir chronique.
Dans ce genre de situation, au cours d’un accompagnement, il sera judicieux d’amener les individus à analyser leur propre comportement et à prendre du recul. Le blurring out s’apparente à une forme d’addiction au travail.
Pour résumer
Personne avec un bore out : ennui permanent, présente au travail pour faire comme si, ne présente plus d’intérêt pour son travail, manque de challenge, se sent dévalorisée.
Personne avec un burn in : présentéisme, s’inquiète pour son avenir par peur de la précarité, elle est démotivée, peu productive, cherche à être reconnue, se sent dévalorisée.
Personne avec un brown out : conflit de valeur, perte d’énergie psychique à case de tâches aberrantes/stupides, les personnes sont peu productives, se sentent dévalorisées.
Conclusion
Bibliographie
Delbrouck, M., Ladouceur, R., Vénara, P., & Goulet, F. (2022). Comment traiter le burn-out ? Dans De Boeck Supérieur eBooks. https://doi.org/10.3917/dbu.delbr.2021.01
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