Tuteur de résilience, source de réflexivité au service du coping

Tuteur de résilience, source de réflexivité au service du coping

Introduction La relation accompagnant/accompagné et le rôle de l’accompagnateur, vu précédemment, nous rapproche des caractéristiques des tuteurs de résilience. En effet, il s’installe de plus en plus la fonction de tuteur dans le secteur de la santé. 1) L’accompagnateur, des tuteur de résilience au service de la réflexivité. Les maladies…

Introduction

La relation accompagnant/accompagné et le rôle de l’accompagnateur, vu précédemment, nous rapproche des caractéristiques des tuteurs de résilience. En effet, il s’installe de plus en plus la fonction de tuteur dans le secteur de la santé.

1) L’accompagnateur, des tuteur de résilience au service de la réflexivité.

Les maladies mentales sont la troisième plus grande charge de morbidité (Fournier et al., 2023). Ces maladies engendrent une diminution de la qualité de vie de l’individu par un sentiment d’impuissance qui restreint ses perspectives de rétablissement (Dey et al., 2020 ; Fournier et al., 2023). La plupart du temps, les individus qui sont touchés par des situations de RPS bénéficient du soutien de leurs proches. Nous pouvons rapprocher ces personnes de la notion de tuteur de résilience. Plusieurs études se sont attardées sur les conséquences que cette forme de soutien entraîne autant sur l’individu que sur le tuteur (Amstad et al., 2016 ; Baer et Cahn, 2008 ; Fournier et al., 2023)

Le tuteur fait appel à la réflexivité de l’individu afin que celui-ci puisse trouver du sens à sa situation (Paul, 2009). Les compétences de ces tuteurs supposent (Donnay, 2008 ; Paul, 2009 ; Tschopp et Stierli, 2014) :
– une adaptabilité dans la conception et la modélisation de leur pratique.
– une posture qui évoque celle du compagnon réflexif

Ainsi à l’inverse du formateur et de son savoir, le tuteur a plutôt un positionnement de praticien réflexif. Il est capable d’expliciter et de formaliser son savoir-agir tout en permettant à l’autre de “se penser par lui-même” (Paul, 2009).

Accompagnement et réflexivité

La réflexivité permet le passage d’un modèle comme la formation où le compagnonnage, c’est à dire d’une notion de transmission vers un développement des compétences (Paul, 2009). On retrouve aussi cette posture de réflexivité dans les travaux sur le coaching (Paul, 2009). Le coaching admet un soutien méthodologique non directif qui s’inscrit dans une démarche réflexive (Paul, 2009).

L’idée de la réflexivité n’admet donc pas un cadre avec une relation verticale sachant/apprenant, mais plutôt une relation symétrique, celle d’accompagner un adulte à construire son expérience (Paul, 2009 ; Charlier, 2022).

C’est dans le secteur du travail et de l’emploi, de la gestion des compétences et des ressources humaines, que les activités de conseil et de coaching se sont multipliées. Ces pratiques mettant en avant des notions de sens, d’identité, de reconnaissance et de remise en question du lien social en vue de l’action de l’individu (Paul, 2009 ; Tschopp et Stierli, 2014).

2) Tuteurs de résilience et coping  

Ces proches aidants ou tuteurs accordent régulièrement de leur temps pour soutenir un proche atteint dans sa santé ou son autonomie (Fournier et al., 2023). Les proches aidants ou tuteurs de résilience se retrouve donc bien dans notre analyse sur l’accompagnement, car celle-ci se dirige vers une injonction majeure, l’autonomie.

La situation de ces tuteurs de résilience et leur impact

D’autant plus qu’à l’inverse d’un accompagnement professionnel, ces proches accomplissent toutes sortes d’autres tâches (Fournier et al., 2023) :
– Financières
– administratives
– de coordination
– de planification
– soutien moral et social
– d’aide au quotidien et au ménage

Afin de faire face aux conséquences de ces troubles au quotidien, ces tuteurs ont recourt à une variété de ressources et stratégies de coping (Fournier et al., 2023). Cependant, malgré leurs ressources personnelles et professionnelles à disposition, l’individu peut se retrouver parfois fragilisé et souffrir de troubles de sommeil, de fatigue chronique et de détresse psychologique (Bauer et al., 2012 ; Fournier et al., 2023)

Ces tuteurs peuvent donc aussi, de par leur rôle, tomber dans des situations de RPS et ressentir de l’anxiété, de la culpabilité, du désespoir et de la tristesse (Gupta et al., 2015 ; Rexhaj et al., 2017 ; Fournier et al., 2023). Ces émotions provoquent chez ces tuteurs des problèmes de santé physique et mentale sur le long terme allant jusqu’à l’épuisement, qui est un des facteurs de RPS (Gupta et al., 2015 ; Newman et al., 2019 ; Fournier et al., 2023). De plus, l’état des tuteurs se retrouvant affaibli, leur participation dans le rétablissement de l’individu se retrouve fragilisé aussi (Kaas et al., 2003 ; Fournier et al., 2023). C’est pourquoi, l’expression des émotions joue un rôle significatif dans la trajectoire du patient (Fournier et al., 2023), mais cela est donc aussi valable pour le tuteur.

Conclusion

Des initiatives visant à fournir un soutien aux proches sont indispensables afin de préserver à la fois leur bien-être et leur rôle en tant que proches aidants. (Fournier et al., 2023)

 

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