Théorie COR : cruciale pour la gestion des RPS et le bien-être. Elle identifie les ressources que mobilisent les individus. En savoir plus 🚀
Nous examinerons les théorie des ressources en nous concentrant principalement sur la théorie de conservation des ressources (COR). La COR, élaborée par Hobfoll (1989), se révèle cruciale pour comprendre la gestion des RPS et le bien-être des individus. Cette analyse explorera en profondeur les principes fondamentaux de la théorie COR, ses stratégies d’ajustement, et sa mise en application dans des situations de RPS.
1. Conceptualisation des ressources dans la théorie COR, une gestion des RPS
Les théories fondées sur les ressources se base sur la psychologie positive (Antonovsky, 1997). Elle consiste à souligner les ressources mobilisées par les individus afin de conserver un bon état de santé, et ceux malgré des charges physiques et psychologiques importantes (Silveri, 2017)
Les ressources sont définies comme : « ces objets, caractéristiques personnelles, conditions ou énergies qui sont valorisées par les individus et servent à obtenir d’autres objets, caractéristiques personnelles, conditions ou énergies » (Hobfoll, 1989).
Elles ont une valeur instrumentale, mais aussi symbolique en participant à définir l’identité des individus (Rossano, 2019 ; Benoist, 2021). Les ressources concernent aussi bien la vie privée que la vie professionnelle (Rossano, 2019). Halbesleben et al. (2014) proposent de les définir comme « toute chose perçue par un individu pouvant l’aider à atteindre son but ». Les ressources sont donc des éléments perçus par l’individu qui peuvent l’aider à atteindre ses objectifs (Rossano, 2019).
La théorie de la conservation des ressources (COR) s’inscrit dans une approche salutogénique et processuelle (Benoist, 2021 ; Roussillon Soyer, 2023). La salutogenèse est un concept développé par le sociologue Aaron Antonovsky (Lindstrom, B., & Eriksson, M., 2006). Elle désigne une approche qui se concentre sur les facteurs favorisant la santé et le bien-être (physique, mental, social, etc.), plutôt que d’étudier les causes des maladies (pathogenèse) (Benoist, 2021 ; Roussillon Soyer, 2023). C’est justement ce qui nous intéresse dans cette approche. Celle-ci s’attarde sur les ressources des individus afin de mieux faire face à des situations de RPS. La théorie COR (Hobfoll, 1989, 2001 ; Hobfoll et al., 2018) insiste donc sur le rôle essentiel des ressources dans le processus par lequel des situations de RPS se développe (Rossano, 2019)
la théorie COR propose une alternative aux approches biologiques, cognitives ou transactionnelles par sa prise en compte de l’environnement et des interactions entre un individu, des situations stressantes et les stratégies développées pour y faire face (Rossano, 2019). Ainsi, la théorie COR repose sur deux principes fondateurs (Hobfoll, 1989 ; Gendron, 2016 ; Benoist, 2021) :
– les individus tentent de retenir, de protéger et de développer leurs ressources ;
– les individus redoutent la perte potentielle ou la perte réelle de leurs ressources.
Cette réflexion fait émerger une spirale de perte et de gain des ressources.
2. Spirale de perte et de gain de ressources
La conceptualisation du bien-être au travail de la théorie COR se centre sur les ressources individuelles et organisationnelles (Richard, 2012). Le terme de « spirale de perte et de gain de ressources » dans la théorie COR se rapporte à une interdépendance des ressources perçu et voyageant comme des « caravanes » (Hobfoll, 2011, 2012). Son principe est simple, un gain de ressource conduit à un autre gain en suivant une spirale exponentiel. Tout comme la perte de ressources risque d’en engendrer de futures (Rossano, 2019)
2.1 Gain de ressources des situations de RPS
L’acquisition d’une ressource s’accompagne d’autres ressources, il s’agit d’une spirale de gain de ressources qui forme une caravane (Roussillon Soyer, 2023). Les individus qui disposent de ressources sont plus enclins à les investir et en obtenir d’autant. On parle alors de gain de ressources. Au total, on compte 74 ressources déterminantes identifiées et classées en quatre catégories (Hobfoll et al., 1992 ; Moulette et Roques, 2014 ; Nesta, 2017 ; Rossano, 2019 ; Benoist, 2021) : matérielles, sociales, personnelles et énergétiques.
- Matérielles ou tangibles : correspondent à des objets valorisés par les individus (voiture, maison, fonction, environnement physique du travail.
- Interpersonnelles ou sociales : se rapportent aux conditions de vie et de travail notamment relationnelles (qualité des échanges interpersonnels, soutien des collègues, des amis, de la famille).
- Personnelles : renvoient aux caractéristiques propres à l’individu (compétences, estime de soi, croyances, reconnaissance, aplomb social).
- Energétiques : permettent l’acquisition et la préservation d’autres ressources. Elles correspondent notamment à l’argent, au temps, aux connaissances et au développement des compétences.
Ces ressources ne se veulent pas exhaustive (Hobfoll et al., 1992) et se veut contingente de l’environnement socio-culturel de l’individu. L’environnement socio-culturel influence la liste des ressources pertinentes (Rossano et al., 2015 ; Rossano, 2019). Dans leur dimension subjective, ces ressources peuvent impacter le sens, l’identité, les rôles, les liens et le soutien social des individus (Benoist, 2021). La construction de l’identité est intimement liée au contexte socio-culturel dans lequel un individu évolue (Rossano, 2019). Par conséquent, la perception et l’expression des individus sur leur situation de RPS est fortement influencées par la construction identitaire. Dans cette perspective, les différences individuelles admettent que certains individus sont mieux préparés que d’autres afin de résister aux répercussions négatives des RPS (Hobfoll, 2001 ; Nestea, 2017).
Une critiques majeures à l’encontre de cette théorie repose sur la quantité et la disponibilité des ressources. Celles-ci se traduisant par « d’interminables listes » des ressources (Lassarre, 2005, Nestea, 2017). Cependant, c’est aussi la diversité de ces ressources qui nous intéressent dans notre étude.
2.2 Perte en ressource des situations de RPS
La perte en ressource (réelle ou anticipée) impact plus les individus à agir sur eux que la perspective d’un gain, en raison notamment de la «primauté de la perte » (Hobfoll, 1989, 1998, 2001 ; Moulette & Roques, 2014, Nestea, 2017). Cela nous fait penser à l’adage que l’on ne se rend compte de l’importance des choses qu’après les avoir perdues. Un individu ayant subi des pertes ou des menaces de pertes se trouve ainsi affaibli matériellement et/ou psychologiquement (Gendron, 2016). En effet, cette perte en ressource est généralement accompagnée d’émotions négatives (Moulette & Roques, 2014). Finalement, la personne est donc moins en mesure de faire face à la situation qui se présente à elle.
De plus, les individus disposant de faibles ressources sont plus à même de ne pas les conserver (Rossano, 2019). Par conséquent, cela risque de les faire entrer dans une spirale d’échec (Rossano, 2019). Ce phénomène montre d’autant plus la nécessité d’investir en ressource ou d’en posséder déjà en amont. Lorsque leurs ressources sont menacées, les individus tendent à se focaliser sur leurs pertes et leurs faiblesses, plutôt que leurs forces (Moulette & Roques, 2014 ; Rossano, 2019). Ces expériences de pertes conduisent à des stratégies d’évitements comme le blâme ou l’auto-culpabilisation (Roussillon Soyer, 2023). Au lieu, d’essayer d’être dans la recherche active de solution pour gagner en ressources (Moulette & Roques, 2014).
Il est essentiel d’éviter la « spirale de dégradation des ressources et de renforcer l’estime de soi individuelle pour produire un sentiment de valeur professionnelle » (Roussillon Soyer, 2023). Ainsi, le fait de préserver, protéger et accroître ses ressources seraient un levier et un enjeu majeur des situations de RPS (Neveu, 2007 ; Richard, 2012 ; Roussillon Soyer, 2023). Par conséquent, les entreprises qui facilitent l’acquisition des ressources et en élimine les menaces favorisent le bien-être au travail de leurs salariés (Hobfoll et al., 2018 ; Roussillon Soyer, 2023) .
Après l’analyse de cette spirale de perte et de gain des ressources. Nous admettons que celle-ci permet d’expliquer la relation aux ressources que développent les individus et ses effets sur sa santé. La théorie COR diffère des approches classiques en santé du travail par sa caractéristique motivationnelle (Rossano, 2019). En effet, on parle alors « d’épisodes » de vie et de trajectoire des ressources (Halbesleben et al., 2014). Un épisode représente ceux envers quoi l’individu tends comme but, ainsi que les ressources déployées pour y aboutir (Halbesleben et al., 2014 ; Rossano, 2019). Une fois ce but accomplis, l’individu s’oriente vers un nouvel épisode.
Dans la continuité des travaux sur la théorie COR, nous développerons la notion de capacité de coping.
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