L’exposition majeure et chronique à des RPS provient particulièrement de situations de déséquilibre professionnel. On en parle ici !
La littérature sur les risques psychosociaux, ainsi que les institutions, insistent fortement sur les conséquences des RPS. Dans cette article, nous centrerons plutôt notre analyse sur les différents impacts organisationnels et managériaux provenant des RPS. Nous verrons maintenant que l’exposition majeure et chronique à des RPS provient particulièrement de situation de déséquilibre. Ces situations amènent à inscrire les RPS dans un cadre d’analyse nécessaire à tous types de prévention.
Les impacts humain et organisationnel des RPS
Nous verrons ici, les répercussions néfastes des RPS sur la santé des individus et la performance des entreprises
Les RPS sont à l’origine de nombreuses maladies professionnelles et accidents du travail (Abaidi et Drillon, 2016). On recense beaucoup de répercussions plus ou moins graves sur le plan physique de l’individu comme (Abaidi et Drillon, 2016 ; Ministère du travail et DARES ; Montreuil, 2020) : la fatigue, l’épuisement, l’hypertension, troubles de santé mentale (état de stress chronique, anxieux, dépressif, suicidaire), des troubles du sommeil, des troubles musculo-squelettiques, des addictions, des troubles du comportement.
Les conséquences des RPS
De plus, les conséquences des RPS se répercutent aussi de manière organisationnelle sur la qualité du travail de l’individu. La personne peut être dans l’incapacité de prendre des initiatives ou des décisions liés à son travail (Abaidi et Drillon, 2016). Les principaux indicateurs organisationnels en lien avec les RPS à repérer sont (Abaidi et Drillon, 2016 ; Ministère du travail et DARES ; Montreuil, 2020) : l’absentéisme, le turn-over, le niveau de respect des horaires ou des exigences de qualité, les problèmes de discipline, la réduction de la productivité, des accidents de travail et des incidents, la dégradation du climat social, des atteintes à l’image de l’entreprise.
Montreuil (2020) affirme que ces conséquences génèrent des coûts financier importants. Ces différents coûts nuisent au bon fonctionnement interne de l’entreprise et à sa performance économique. De plus, ces coûts sont encore trop souvent non évaluées selon les normes comptables et les système de mesure organisationnel. Toutefois, le coûts lié au stress serait entre 1,9 et 3 milliards d’euros en France (INRS, 2009 ; Durat et Bartoli, 2014). Quant à l’absentéisme, on constate que les individus exposés à plusieurs RPS présentent, proportionnellement, trois fois plus d’absence pour raison de santé que ceux qui ne sont pas exposés à des RPS (DARES, 2013). Par ailleurs, concernant la tendance, le taux d’absentéisme aurait évolué de 16% depuis 2014 (Montreuil, 2020).
La première cause de consultation pour pathologie professionnelle
Les RPS seraient la première cause de consultation pour pathologie professionnelle en France (Montreuil, 2020). Le nombre des maladies professionnelles serait sept fois plus importante en 2016 qu’en 2012 selon une étude de l’Assurance maladie (Montreuil, 2020). L’évolution des études démontrent surtout un « malaise » dans l’environnement professionnel (Montreuil, 2020). Les nouvelles formes d’organisation du travail et de pratiques managériales, ainsi que l’individualisation des objectifs et l’intensification du travail sont des éléments qui ont eu un fort impact sur les conditions de travail (Montreuil, 2020). Par conséquent, l’écart entre les besoins des entreprises et ceux des salariés peut conduire l’individu à des situations de déséquilibres.
Un cadre d’analyse des RPS, repérer les situations de déséquilibres
Savoir repérer ces situations de déséquilibres revient à appréhender un cadre d’analyse des RPS nécessaire à toute démarche de prévention.
La notion d’équilibre permet l’identification des mécanismes en œuvre et des priorités d’actions à réaliser en matière de prévention des RPS (Montreuil, 2020). Ainsi, il est nécessaire, à toute démarche de prévention des RPS, de savoir repérer ces situations de déséquilibres causés par les conditions de travail (Montreuil, 2020).
Les mécanismes mis en place par les individus pour faire face à des situations de déséquilibres comprend trois facteurs (Montreuil, 2020) : les caractéristiques des situations de travail, l’intensité de la sollicitation et les mécanismes de défense ou les stratégies de coping employées par l’individu.
En effet, en cas de déséquilibre entre les ressources et les contraintes de son environnement, l’individu va déployer des efforts afin de s’adapter à sa situation. Cependant si la situation de déséquilibre devient chronique, les conséquences sur la santé sont importantes. Par conséquent, les ressources adaptatifs de l’individu risquent de s’épuiser si la sollicitation est trop fréquente. Par exemple, un burn-out peut-être le fruit d’une sollicitation trop intense qui ne permet pas à l’individu de retrouver un stade d’équilibre et qui le conduit à se retrouver épuiser (Montreuil, 2020).
Mécanismes de défense et coping
Les mécanismes de défenses ou les stratégies de coping ne sont pas similaires d’un individu à un autre, car ils sont en partie influencé par la personnalité de l’individu. Toutefois, lorsque les situations de déséquilibres se déclarent, les personnes développent des stratégies de coping comme le blâme, l’auto-culpabilisation ou la dévalorisation (Montreuil, 2020).
Afin de repérer ces situations de déséquilibre et les leviers d’actions à prioriser, Montreuil (2020) explique que la situation la plus exposante à des RPS est la combinaison de quatre dimensions : la charge mentale ; la latitude décisionnelle ; le soutien social professionnel ; le système d’alerte et de veille.
Les principaux facteurs de RPS
Nous dresserons ci-dessous la liste des principaux facteurs de chacune de ces dimensions.
Charge mentale
- Horaire de travails irréguliers
- Régulation de la charge de travail
- Travail répétitif
- Non qualité souhaité en terme de résultats
- Entrecoupement des tâches
- Mauvaise gestion des aléas et des incidents
- Erreur dans le travail qui entraîne des conséquences graves
- Fort contrôle de l’activité par le management
- Clarté des responsabilités
- Moyens humains et matériels adaptés
- Non adaptation des compétences des salariés à l’activité
- Consigne non clair et informations peu accessibles
- Injonctions paradoxales (employeur, client, lié à la tâche)
- Relations difficiles avec des acteurs externes
- Environnement de travail inadapté
- Déplacements fréquents
- Évolution du métier et des conditions de travail
- Accompagnement au changement
- Incertitude sur l’avenir de l’entreprise
Latitude décisionnelle
- Autonomie (absence de marge de manœuvre)
- Utilisation et développement des compétences
- Impossibilité d’interrompre son travail en dehors des pauses
- Consultation des salariés pour des décisions ayant un impact sur leur activité
- Perspectives de développement
Soutien social professionnel
- Ambiance de travail
- Reconnaissance professionnelle
- Coopération et soutien interne
Système d’alerte et de veille
- Non écoute des difficultés par le management
- Existence d’un système d’alerte et de veille
- Connaissance des acteurs ressources
- Coordination des acteurs de la prévention
- Communication interne non active
Charge mentale et exigences au travail
Dans ce cadre, la charge mentale est associée aux exigences du travail. La latitude décisionnelle recouvre la notion d’autonomie des individu et l’utilisation de leur compétences (Montreuil, 2020). Le soutien du supérieur hiérarchique est une variable organisationnelle qui peut favoriser l’équilibre personnel autant qu’être une source de déséquilibre chez l’individu (Benion, 2010). En effet, si ce soutien est positif, il réduit le stress au travail, augmente le bien-être organisationnel (House, 1981) et modère un sentiment d’efficacité personnel (Roger et Othmane, 2013). Enfin, le système d’alerte et de veille assure une double fonction. Premièrement, ce système évalue l’efficacité du plan d’action mis en œuvre. Deuxièmement, il prévoit l’apparition de nouvelles situation à risque (Montreuil, 2020)
Par conséquent, une charge mentale élevée, une faible latitude décisionnelle, un soutien social peu présent et un système d’alerte et de veille défaillant sont les situations les plus exposantes aux RPS (Montreuil, 2020). Cependant, ces facteurs peuvent se compenser. En effet, l’individu confronté à une charge mentale élevée ne sera pas, forcément, en situation de RPS s’il dispose d’autonomie (bonnes marges de manœuvre) et de soutien de la part de ses collègue ou de de la hiérarchie (Montreuil, 2020).
Conclusion
Pour conclure, les RPS possèdent de nombreux impacts autant individuels que organisationnels. De plus, ces impacts admettent d’importants coûts financier pour les entreprises. Ainsi, les recherches se sont orienté vers de nombreux cadre d’analyse des RPS comme l’analyse des situations de déséquilibre issues des RPS. Il permet d’appréhender les effets de l’exposition majeurs à des RPS en quatre dimensions : la charge mentale ; la latitude décisionnelle ; le soutien social professionnel ; le système d’alerte et de veille.
Enfin, nous verrons justement dans notre prochain article la législation autour des RPS pour les entreprises et leur manière de pouvoir les prévenir avec différents types d’actions.
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