L’accompagnement et la réflexivité pour faire face aux RPS

L’accompagnement et la réflexivité pour faire face aux RPS

Introduction Nous avons pu montrer précédemment que l’accompagnement comprends de nombreux prédéterminant. D’une relation entre accompagnant/accompagné avec ses dimensions relationnelle, temporelle et opérationnelle, l’accompagnement est censé aboutir en une coopération efficace. Cette coopération permet de guider l’action de (inscrit) l’individu dans un développement de soi et de ses ressources. Nous…

Introduction

Nous avons pu montrer précédemment que l’accompagnement comprends de nombreux prédéterminant. D’une relation entre accompagnant/accompagné avec ses dimensions relationnelle, temporelle et opérationnelle, l’accompagnement est censé aboutir en une coopération efficace. Cette coopération permet de guider l’action de (inscrit) l’individu dans un développement de soi et de ses ressources. Nous pouvons donc nous interroger sur la place de l’accompagnement professionnel dans le développement des ressources d’individus en situation de RPS.

1) Un regard sur l’accompagnement professionnel

La notion d’accompagnement revêt différentes pratiques et activités de prise en charge d’individu ou de groupe en quête de sens personnel et/ou professionnel (Thibauville et al., 2019). Ainsi, accompagner autrui admet « une dynamique relationnelle attentive aux singularités tant de la personne que des contextes afin de développer un cadre personnalisé et réflexif pour le développement d’autrui » (Thibauville et al., 2019).

L’accompagnement dans le champ du travail social a permis de faire émerger sa forme professionnelle. Aujourd’hui, l’accompagnement professionnel s’inscrit dans le code de l’action sociale et interroge les pratiques et fondements de l’accompagnement. Le terme d’accompagnement professionnel provient beaucoup de son association dans le domaine de la santé avec la notion de soins palliatifs. Il s’attarde sur la préservation des acquis (compétences), le développement du potentiel et les capacités d’anticipation de l’individu (Paul, 2009 ; Thiébaud et Vacher, 2020 ; Charlier, 2022).

L’accompagnement professionnel se base sur les principes psychologiques d’orientation et notamment ceux associés au concept de life design (Bernaud et al., 2015). Ainsi, l’accompagnement professionnel peut se définir comme une « démarche personnalisée adaptée à la situation et au contexte ; une posture d’écoute facilitant le questionnement réflexif d’une personne sur ce qu’elle veut et peut dans une situation dans laquelle elle est prise et partie prenante » (Paul, 2015 ; Thiébaud et Vacher, 2020).

Désormais, les groupes de soutien en entreprise sont renommés groupes d’accompagnement. Ces groupes ont comme objectif de mettre en œuvre une prévention des RPS afin de mieux faire face à des situations d’adversité (stress ; burn-out) (Paul, 2009).

Par ailleurs, un accompagnement collectif au changement et en individuel avec des cadres et des dirigeants se réfèrent plus souvent à des actions de conseil ou de coaching (Paul, 2009).

2) L’accompagnement professionnel, une ressource pour la transformation d’une situation de RPS

2.1) L’accompagnement, un partage et une transformation de la représentation d’une situation par l’individu

Un des buts de l’accompagnement est le maintien et le développement des compétences professionnelles et psychosociales (Corbière et al., 2014 ; Guyon et al., 2020). Un individu qui partage l’interprétation de sa situation de RPS lui permet de transformer la représentation de celle-ci, mais aussi sa capacité à agir face à celle-ci (Tschopp et Stierli, 2014 ; Alleyrat et al., 2023). En effet, l’expression de ses émotions et de sa situation à autrui provoque un enrichissement chez l’individu à plusieurs niveaux (Durat, 2014, 2020 ; Durat & Kern, 2019 ; Alleyrat et al., 2023) :

  • Une prise de conscience des conséquences possibles de ses actions ou de son inaction. Cette connaissance approfondie de soi et de ses implications peut servir de référentiel pour une prise de décision plus réfléchis dans ses choix futurs.
  • Un principe de rétroaction sur sa situation en apprenant de ses expériences passées. Cette rétroaction agirait comme un moyen d’ajuster, d’apprendre et d’améliorer ses compétences, contribuant ainsi à une meilleure anticipation des situations à venir.
  • Une attention particulière concernant des indicateurs nouveaux. Cette attention fournie des informations cruciales pour la prise de décision, la planification stratégique ou la compréhension approfondie d’une situation. Elle souligne l’importance d’être attentif, réceptif et réactif à des indicateurs non pris en compte précédemment.

Cette transformation est donc une phase d’élaboration cognitive qui, au-delà de la facilitation par un professionnel, reste centrale dans le dénouement d’une situation de RPS par le développement du potentiel de l’individu. Par ailleurs, cette transformation de la situation de RPS de l’individu serait une base pour la prise en compte aussi collective des RPS (prévention primaire) (Thiébaud et Vacher, 2020 ; Alleyrat et al., 2023).

2.2) L’accompagnement et l’analyse réflexive, une base à la gestion des RPS

Une démarche d’accompagnement est aussi un vecteur favorisant l’intelligence collectif (Thiébaud et Vacher, 2020). En effet, les situations de RPS sont des moments d’adversité pour les équipes, car cela met à l’épreuve leur capacité à entretenir de bonnes relations avec autrui et à définir des limites sur leur engagement professionnel (Tschopp et Stierli, 2014 ; Thiébaud et Vacher, 2020 ; Alleyrat et al., 2023). De plus, les individus peuvent avoir une difficulté à remettre en question leur environnement et leurs conditions de travail.

Dans le cadre d’un accompagnement, la transformation de ces différents défis en opportunités est donc envisageable pour l’individu sous certaines conditions (Tschopp et Stierli, 2014 ; Durat, 2014, 2020 ; Durat & Kern, 2019 Alleyrat et al., 2023) :

  • Une réflexion approfondie ;
  • Une médiation axée sur le partage et facilitant l’élaboration cognitive expliqué en amont ;
  • Et une attention aux résultats liés aux actions de l’individu

Le but, ici, est donc de modifier de manière durable les représentations et les actions de l’individu afin de transformer sa perception de l’expérience aversive (Durat, 2014, 2020 ; Durat & Kern, 2019 ; Alleyrat et al., 2023).

Ces travaux montrent donc l’importance de l’interaction avec autrui dans un processus d’engagement, de compréhension et d’action sur soi (Tschopp et Stierli, 2014 ; Alleyrat et al., 2023). Sans cette dimension sociale, l’individu risque de se trouver dans un dialogue interne se limitant à son propre vécu (Durat & Kern, 2019 ; Thiébaud et Vacher, 2020 ; Alleyrat et al., 2023).

Ainsi, cette transformation renvoie notamment aux perspectives de Clot avec les constats de Gosling et de Mintzberg sur l’importance de la réflexivité dans une pratique professionnel (Gosling et Mintzberg, 2009 ; Alleyrat et al., 2023). L’analyse réflexive se trouve donc présentée comme une base nécessaire pour renforcer les compétences des individus dans la gestion des RPS.

2.3) L’accompagnement des RPS, une problématique entravés par un manque d’accessibilité à des ressources

Notons que l’expression d’un sentiment d’isolement, souvent représentative des situations de RPS, et ce travail réflexif sont le plus souvent entravés par un manque de ressources (Alleyrat et al., 2023). Toutefois, des ressources sont des fois existantes dans les organisations comme la présence de psychologue et des dispositifs de réflexivité, mais la possibilité d’y avoir accès n’est pas toujours prévue (Alleyrat et al., 2023). De plus, l’absence d’une représentation collective des RPS au sein des organisations rends plus complexe ce travail réflexif (Alleyrat et al., 2023). Le problème se retrouve donc à plusieurs niveaux de la prévention et de l’intervention des RPS. En effet, autant la prévention primaire avec les actions collectives de l’organisation, que la prévention secondaire et tertiaire sur l’individu se retrouvent limités.

Conclusion

Les situations de RPS étant des situations à forte charge émotionnelle. L’initiation d’une discussion réflexive dans un accompagnement est donc une bonne ressource pour la perception de l’individu sur sa situation de RPS.

Cela nous amène à réfléchir d’autant plus sur ce principe de réflexivité et sur les dispositifs d’accompagnement les plus fonctionnels. Cette réflexion nous conduit à aller au-delà de la transmission de connaissances dans un accompagnement pour nous attarder vers le développement de compétences efficaces pour des situations de RPS.

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