La procrastination, typologie et évaluation

La procrastination, typologie et évaluation

Introduction  La procrastination est définie comme l’art de remettre à plus tard. C’est une tendance humaine qui intrigue depuis des siècles. Sénèque, philosophe du 1er siècle, disait déjà : « À force de remettre à plus tard, la vie nous dépasse ». Cette notion a…

Introduction 

La procrastination est définie comme l’art de remettre à plus tard. C’est une tendance humaine qui intrigue depuis des siècles. Sénèque, philosophe du 1er siècle, disait déjà : « À force de remettre à plus tard, la vie nous dépasse ». Cette notion a récemment provoqué de nombreux intérêt de la part des chercheurs afin de comprendre les mécanismes sous-jacents à ce comportement (Richter, 2020). 

La  procrastination 

Tout d’abord, la procrastination est un phénomène profondément ancré dans la structure de notre cerveau en comprenant à la fois des facteurs génétique et lié à notre environnement (Richter, 2020). Ce phénomène se retrouve ainsi dans toutes les cultures à travers l’histoire.  

Etymologie

Premièrement, le terme “procrastination”, issue du latin procrastinare, signifie “remettre à demain”. Cependant, sa conceptualisation ne s’arrête pas là. En effet, la procrastination est associée également à l’acrasie, issue du grec akrasia, qui caractérise un manque de maîtrise de soi (Richter, 2020). Concrètement comment se manifeste la procrastination.

Les recherches nous expliquent que pratiquement tout le monde remet des tâches à plus tard (Richter, 2020). Stéphane Abry estime que « 80% des gens procrastinent fréquemment au cours de leur vie”, mais pour “20 à 30% d’entre eux, elle est chronique. C’est là qu’elle devient problématique”. D’autre part, Piers Steel (2010), chercheurs reconnus pour ses travaux sur la motivation et la productivité, admet qu’il y a une évolution quatre fois plus importantes de procrastinateurs entre 1978 et 2002. Selon l’étude de ce dernier “95 % de la population procrastinent à des niveaux divers et variés, et 20 % d’entre eux sont des procrastinateurs chroniques”.  

Procrastination et stratégies d’évitement

Deuxièmement, chacun a sa propre manière de procrastiner (Richter, 2020)). De nombreuses tâches remises à plus tard sont perçues comme difficiles, désagréables ou répétitives, incitant ainsi les individus à les éviter en préférant faire autre chose. En effet, la plupart du temps la procrastination peut être assimilé à des stratégies d’évitement comme la distraction et ceux d’autant plus dans notre société actuelle où les distractions sont vastes et omniprésentes (Richter, 2020). Les réseaux sociaux en sont plutôt un bon exemple. Il est donc facile de se laisser distraire d’un travail ennuyeux ou qui demande un effort intense. À noter que la procrastination ne correspond pas à de la paresse, car la plupart du temps les individus veulent agir sur eux-mêmes et parvenir à leurs objectifs. Toutefois, ils se retrouvent souvent restreint par d’importantes luttes et conflits interne (Richter, 2020). 

Typologie de la Procrastination 

Désormais, regardons plus en détails les différentes formes de procrastination. La littérature en distingue deux formes majeures (Richter, 2020) : 

  • Tout d’abord, la procrastination active. Ce type de procrastination est intentionnelle et peut paradoxalement contribuer à nos performances par une pression temporelle. En effet, travailler sous pression n’est pas nécessairement synonyme d’inefficacité (Perry, 1995). Ces personnes seraient souvent très actives et organisées, mais avec une gestion des tâches et du temps différent. En effet, ces individus ont besoin de l’urgence pour se sentir motivées et efficaces et ainsi produire un travail de haute qualité dans des délais serrés. Cependant selon le travail à réaliser cela n’est pas toujours réalisable.    
  • D’autre part, la procrastination passive. Celle-ci génère plutôt une souffrance caractérisée par des sentiments de stress, d’anxiété, de culpabilité, et de frustration. C’est ce type de procrastination qui peut être donc chronique et inscrire l’individu dans un cercle vicieux vis-à-vis de ces objectifs.

Evaluation de la procrastination 

Pour savoir quel type de procrastination vous pratiquez, cochez les déclarations dans lesquelles vous vous reconnaissez :  

□ Je reporte mes obligations au-delà du raisonnable.   □ Je pense qu’une tâche s’annonce difficile, je repousse le moment de m’y mettre.  
□ Je regrette souvent de ne pas avoir commencé plus tôt.   □ Je n’ai pas de problème pour commencer quelque chose, mais je n’arrive pas à terminer ou à aller au bout de mon travail.  
□ Je retarde tellement les choses que je mets inutilement à mal mon bien-être ou mon efficacité.   □ J’ai souvent du mal à commencer à travailler.  
□ Il y a des aspects de ma vie que je retarde, même si je sais que je ne devrais pas.   □ J’ai tendance à commencer plusieurs choses en même temps, si bien que j’ai l’impression de n’avancer dans aucune d’entre elles.  
□ Mon travail m’ennuie.   □ Régulièrement, quand je dois faire une chose, j’en fais une autre.  
□ Mes actions et mes efforts m’apportent un plaisir immédiat, plutôt qu’une réussite à long terme.   □ Pour me rassurer, je me trouve des raisons de faire autre chose que ce que j’ai à faire.  
□ Je manque d’enthousiasme pour assumer mes responsabilités.   □ J’ai établi une liste de choses à faire, mais je ne sais pas par où commencer.  
□ Quand une tâche est ardue, je me retrouve régulièrement à rêvasser.   □ J’ai du mal à entreprendre une activité si je n’en retire aucun intérêt ou aucun plaisir.  
□ Je me demande souvent pourquoi je suis obligé·e de faire telle ou telle chose.   □ J’évite de faire mon travail si je ne sais pas comment avancer.  
□ J’ai des difficultés à me concentrer sur ce que je suis en train de faire et mon esprit divague facilement ailleurs.   □ J’oublie régulièrement de m’occuper de ce qui est pourtant important pour moi. 

Profil du procrastinateur potentiel (0 à 4 propositions cochées) 

  • Caractéristiques : Personne très organisée et efficace, même dans les tâches ennuyeuses. Priorise et planifie ses activités. 
  • Gestion : Débute les projets immédiatement et les conduit jusqu’au bout sans report. 
  • Défis : Peut donc avoir des difficultés à s’arrêter lorsqu’une tâche n’est pas finie, risquant de ressentir de la déception ou de la frustration. 
  • Solutions suggérées : Pratiquer le lâcher-prise et éviter le burn-out en ne cherchant pas la perfection à tout prix. 

Profil du procrastinateur intermédiaire (5 à 12 propositions cochées) 

  • Caractéristiques : Procrastine surtout lorsqu’il est confronté à des tâches désagréables ou des obstacles. 
  • Comportement : Peut donc ne pas être pleinement conscient de sa tendance à procrastiner. 
  • Défis : Risque d’éprouver  plutôt des émotions négatives comme la peur ou l’anxiété qui empêchent le passage à l’action. 
  • Solutions suggérées : Reconnaître les situations angoissantes, essayer de nouvelles méthodes pour surmonter la procrastination. 

procrastinateur expert (13 propositions ou plus cochées) 

  • Caractéristiques : Procrastination systématique et habituelle, souvent sans compréhension claire des raisons sous-jacentes. 
  • Comportement : Grande inertie, souvent liée au stress et à la culpabilité. 
  • Défis : Sensation de fatalité et échecs répétés, avec un stress accru à l’approche des délais. 
  • Solutions suggérées : Prendre conscience des situations angoissantes, expérimenter de nouvelles approches, et envisager un accompagnement professionnel si nécessaire. 

Ces profils offrent un cadre pour comprendre différents niveaux et manifestations de la procrastination, ainsi que des pistes pour améliorer sa gestion du temps et de ses activités. 

Conclusion 

En conclusion, la procrastination provoque majeurement des effets néfastes sur notre bien-être et notre productivité. En comprendre ses mécanismes nous permet donc d’en mieux gérer les effets afin d’atteindre une vie plus équilibrée et épanouie (Richter, 2020).  Il est donc essentiel de déconstruire les préjugés et de reconnaître les divers styles de gestion du temps pour adopter des stratégies plus adaptées. Ainsi, au-delà du fait que la procrastination soit perçue comme une aberration humaine, elle représente de réel dysfonctionnement de nos capacités. En effet, cela nous prive de nombreuses opportunités en vivant une vie qui n’est pas authentique (Richter, 2020). 

 

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