1) Une introduction de l’accompagnement Les travaux de recherche sur l’accompagnement débutent fin des années 90. L’accompagnement se base sur des approches réflexives et se construit par des logiques diverses : former, enseigner, aider, conseiller ou même gouverner (Paul, 2009). L’accompagnement désigne ainsi différentes pratiques de soutien au développement personnel…
1) Une introduction de l’accompagnement
Les travaux de recherche sur l’accompagnement débutent fin des années 90. L’accompagnement se base sur des approches réflexives et se construit par des logiques diverses : former, enseigner, aider, conseiller ou même gouverner (Paul, 2009). L’accompagnement désigne ainsi différentes pratiques de soutien au développement personnel et professionnel des individus, des équipes et des organisations (Charlier, 2022). De plus, l’accompagnement s’impose à de nombreux secteurs comme : l’éducation, l’insertion ou la reconversion professionnelle, la santé, la validation des acquis et des compétences. (Charlier, 2022).
Le terme d’accompagnement s’est affranchit peu à peu de son cadre qui admettait une « promesse de la situation » (Gusdorf, 1968). En effet, son introduction dans le langage professionnel perd de son intention initiale en ne présentant pas cette caution d’atteinte d’objectifs annoncée ou souhaitée au préalable (Gusdorf, 1968 , Paul, 2009).
L’accompagnateur “pose les conditions pour que l’Autre fasse son chemin et ainsi construit le chemin avec lui” (Vial et Caparros-Mencacci, 2007). Accompagner fait donc référence à au lien qui conduit deux individus à devenir des compagnons (Vial et Caparros-Mencacci, 2007 ; Charlier, 2022). Compagnons au sens du terme compagnonnage que nous développerons dans la partie suivante (Paul, 2009). Pour Charlier (2022), cette relation d’accompagnement repose avant tout sur une confiance envers les compétences de l’individu et une reconnaissance quant à son autonomie. C’est ainsi que l’accompagnement se situe dans un développement du potentiel de l’individu (Thiébaud et Vacher, 2020 ; Charlier, 2022).
Par conséquent, même si un apparent consensus social a été trouvé, le mot ne correspond ni à une notion stable par sa signification et ni à un territoire bien délimités dans ces usages (Paul, 2009)
L’accompagnement revêt donc de multiples pratiques et formes d’accompagnement qui sont assimilables à une nébuleuse.
2) Nébuleuse de l’accompagnement
L’accompagnement se compose d’un ensemble de pratiques qui coexistent entre elles allant du conseil, coaching, parrainage jusqu’au mentoring, tutorat ou encore le compagnonnage (Paul, 2004 ; Thibauville et al., 2019 ; Charlier, 2022).
Ces pratiques se revendiquent chacune à des interventions spécifiques et au regards d’un contexte particulier (Paul, 2009 ; Charlier, 2022). Toutefois, toutes s’inscrivent dans des formes d’accompagnement, ce qui empêche une bonne distinction de leur complexité (Paul, 2009). Ainsi, la notion et le sens de l’accompagnement perds en qualité de compréhension dans ces multiples formes. Il est donc primordial de distinguer le cadre conceptuel avec les apports et les limites de chacune.
Ainsi, le terme d’accompagnement à traverser l’histoire humaine sur les principes et définition d’une posture d’accompagnement (Thiébaud et Vacher, 2020). Cependant, il est possible de conseiller, aider, orienter, former sans pour autant accompagner (Paul, 2009). Par conséquent, au lieu de parler d’accompagnement, il est préférable de qualifier toutes ces formes sous la « nébuleuse » de l’accompagnement (Paul, 2002 ; 2004 ; 2009).
Toutefois à l’intérieur de cette nébuleuse, des différences et similitudes apparaissent et sont parfois difficile à relier entre elle. De plus, admettre que l’accompagnement est protéiforme indiquent à la fois une plasticité posturale, mais aussi une capacité de mimétisme (Paul, 2004).
2.1 Le conseil ou counseling
Le counseling est un vieux terme français issu du latin consilium (Paul, 2009). Ce terme renvoyait à l’idée de résolution, de mesures, d’un plan ou d’un projet. Mais aussi, à des valeurs et des gestes comme : la délibération, la réflexion et la décision, la sagesse, la prudence et l’habileté (Paul, 2009). C’est dans ce contexte que le verbe conseiller émerge pour désigner le fait de guider quelqu’un dans sa conduite (1080) et d’apporter une indication à quelqu’un (1170) (Paul, 2009).
2.2 Parrainage ou sponsoring
Le terme sponsoring ou l’équivalent français avec le parrainage provient :
– du latin classique sponsor qui correspond à répondant, caution ;
– et du latin religieux pour le sens de parrain d’un néophyte.
Dans le premier, il est question d’une « promesse verbale entre deux parties et d’engagement réciproque » (Paul, 2009). Quant au second, il renvoie plutôt à un garant moral qui « veille à l’éducation religieuse » (Paul, 2009).
Le sponsor parie donc sur l’avenir d’un individu au travers d’un engagement mutuel comme un gage d’appartenance.
2.3 L’accompagnement et la notion de mentoring
Le mentoring provient de Mentor, un guide et conseiller d’Ulysse qu’il attribue à son fils Télémaque avant de se rendre à la guerre de Troie. Le mentor est « une personne sage et expérimentée servant de conseiller » (Paul, 2009). Le mentor est souvent confondu avec le précepteur qui s’occupe de l’éducation d’un jeune homme afin de lui enseigner les valeurs pour mieux vivre (Paul, 2009). De nos jours, le mentor est associé à l’accompagnement d’un étudiant vers sa vie professionnelle.
2.4 L’accompagnement et la notion de tutorat
Le terme de tutorat est plus récent (1980) et tends à s’écarter de la notion de tutelle désignant un défenseur, un protecteur, un gardien. L’émergence de ce terme remplace des appellations comme le maitre formateur dans le cadre de formation. La notion de tuteur est aussi présente dans les formations en alternance avec l’encadrement de l’individu au sein de l’entreprise. Le tuteur participe donc, comme les autres pratiques d’accompagnement, à une insertion dans la vie professionnelle.
Ainsi, le tutorat se situe dans une perspective productive et éducative.
2.5 L’accompagnement et la notion de compagnonnage
Le compagnonnage permet de comprendre l’ensemble sémantique des pratiques présentés précédemment (Paul, 2009). L’essence du compagnonnage se compose des trois missions principales de l’accompagnement : apprendre, pratiquer et transmettre.
Cette relation d’ancien à apprenti s’effectue dans une co-construction des acteurs plutôt qu’une intervention sur l’individu. C’est idée s’associe comme un « contrat d’association » ; un « contrat de pariage » ; un « contrat unissant deux parties, généralement d’inégales puissances, pour la possession en commun d’une terre » (Rey, 1995).
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