Index sur la résilience, un concept clé de l’adaptation

Index sur la résilience, un concept clé de l’adaptation

 Introduction  La résilience est un concept clé dans la capacité des individus à s’adapter face à l’adversité. Les recherches se sont intensifiées ces dernières décennies, mettant en lumière ses dimensions historiques, théoriques et pratiques. Cet article synthétise les points essentiels de plusieurs contributions sur la résilience.

 Introduction 

La résilience est un concept clé dans la capacité des individus à s’adapter face à l’adversité. Les recherches se sont intensifiées ces dernières décennies, mettant en lumière ses dimensions historiques, théoriques et pratiques. Cet article synthétise les points essentiels de plusieurs contributions sur la résilience.

Historique : un lien avec la stabilité

Le concept de résilience trouve ses racines dans les études sur la stabilité psychologique et l’adaptation face aux chocs (Holling, 1973). La stabilité admet la vitesse à laquelle un système revient à un état d’équilibre (Kone, 2021). Initialement, la résilience se percevait comme une capacité innée de résistance face aux chocs, au stress et aux traumas. Cette perspective a été influencée par des recherches axées sur l’adaptation et la capacité à maintenir un état de fonctionnement stable malgré l’adversité. Tout écosystème étant instable par nature, cette instabilité est alors favorable à l’émergence d’une résilience (Holling, 1973).   

Cependant, au fil du temps, la compréhension de la résilience s’élargie pour inclure une vision plus dynamique, où la résilience est vue non seulement comme une résistance, mais aussi comme la capacité d’évolution et de transformation positive après des événements difficiles. Cette transition a marqué un changement de paradigme, où la résilience est désormais perçue comme un processus dynamique et adaptatif, plutôt qu’une simple caractéristique personnelle.

L’émergence de la résilience individuelle : coping et vulnérabilité

Le développement de la résilience individuelle repose en grande partie sur les stratégies de coping, qui sont les mécanismes cognitifs et comportementaux utilisés pour gérer le stress ou l’adversité (Koupernik & Anthony, 1982 ; Tomkiewicz 2005 ; Koninckx & Teneau, 2010 ; Kone, 2021 ; Allamele, 2021). De plus, la vulnérabilité, un concept souvent associé à la résilience, permet de comprendre pourquoi certains individus sont plus affectés par l’adversité que d’autres (Koupernik & Anthony, 1982 ; Tomkiewicz 2005 ; Koninckx & Teneau, 2010 ; Kone, 2021 ; Allamele, 2021). Contrairement à l’idée de résilience comme un trait fixe, la résilience se développe à travers l’expérience et l’apprentissage.  

Ainsi, la résilience est vue comme une interaction complexe entre les mécanismes de coping actifs et la gestion de la vulnérabilité, permettant aux individus de surmonter les défis tout en renforçant leur capacité d’adaptation.

Les approches de la résilience individuelle

Les approches de la résilience varient selon les disciplines, allant des perspectives psychologiques à celles plus sociologiques. Il existe principalement trois grandes approches du concept de résilience individuelle qui ont évolué historiquement (Richardson, 2002 ; Tychey & Lighezzolo, 2004 ; Allamele, 2021 ; Kone, 2021) : l’approche par la théorie cognitivo-comportementaliste, l’approche médicale en santé publique et l’approche psycho-dynamique. 

D’un côté, les approches psychologiques se concentrent sur les mécanismes internes tels que la régulation émotionnelle, l’optimisme, et les stratégies de coping, qui aident les individus à gérer le stress et à rebondir après des événements traumatiques. De l’autre, les approches sociologiques examinent le rôle des facteurs externes, notamment les réseaux sociaux, le soutien communautaire, et les ressources culturelles, qui influencent également la capacité d’un individu à être résilient.  

Cette diversité d’approches illustre la complexité du concept et la nécessité de le comprendre dans un cadre multidimensionnel, car elle ne se limite pas à des traits individuels, mais aussi par les interactions avec notre environnement social et culturel. 

La Résilience : Un Processus et une Capacité

La résilience ne se limite pas à une capacité statique ; elle est également un processus évolutif qui se développe avec le temps. Cela met en lumière l’idée que ce concept est un phénomène dynamique qui se développe et se renforce au fil du temps, en réponse aux défis et aux adversités rencontrés par l’individu ((Luthar et al., 2000 ; Manciaux, 2001 ; Luthar & Brown, 2007 ; Windle, 2011 ; Kantur, 2015 ; Zoungrana, 2017 ; Kone, 2021). 

La résilience individuelle se définie comme une interaction entre l’individu et son environnement, où des facteurs tels que les expériences passées, les ressources disponibles, et les relations interpersonnelles jouent un rôle crucial (Charreire-Petit & Cusin, 2013). Cet aspect souligne l’importance de l’environnement et du soutien externe dans le renforcement de ce concept. Ce processus adaptatif permet aux individus non seulement de survivre aux situations difficiles, mais aussi de s’épanouir malgré elles.

Théorie et niveaux de résilience individuelle

Il n’existe pas encore à ce jour une théorie unifiée de la résilience, car « pour comprendre celle-ci, il est nécessaire de faire appel à de multiples références théoriques » (Lecompte, 2004). Toutefois, l’ensemble des approches présentées jusqu’ici présentent une base de référentiel théorique. Cette base à conduit Weick (1993) à élaborer des propositions afin de passer de la vulnérabilité à la résilience et de pouvoir faire face à l’adversité (Zoungrana, 2017). Weick (1993) distingue donc quatre capacités relatives à la résilience que Altintas et al (2008) approfondis : l’improvisation ; Les rôles virtuels ; La sagesse ; Les interactions respectueuses. 

La résilience assimilée à la notion de résistance suppose une certaine robustesse de la part des individus. Koninckx & Teneau (2010), proposent de distinguer deux types de résilience :
– Le type 1 exprime la capacité d’une personne à mobiliser les ressources nécessaires pour retrouver un état d’équilibre antérieur au choc et dans des limites acceptables.
– Le type 2 décrit plutôt la capacité d’une personne à mobiliser les énergies nécessaires pour traverser la crise et trouver un nouvel équilibre en rupture avec la situation de choc antérieure. 

Il est important de noter que la résilience de type 1 s’apparente à une résistance qui permet de surmonter les chocs du passé pour mieux vivre le présent. Alors que la forme de type 2 fait non seulement appel à la capacité de résister et de surmonter les épreuves, mais également à la capacité de l’individu à se projeter dans le futur. 

Trouver les conditions favorisant la résilience consiste à trouver ce potentiel de résilience qui varie selon notre état émotionnel et notre rapport à l’environnement (Rivest, 2011). En effet, chaque individu à ses propres critères de perception et d’interprétation de la réalité, ce qui facilite plus ou moins la résilience individuelle (Rivest, 2011).

Résilience et stratégies de coping : des ressources face aux temps difficiles

Les stratégies de coping sont au cœur de ce concept, car elles permettent aux individus de développer ou de maintenir leur résilience à travers l’adversité rencontrés. Les travaux sur le coping ont permis de construire le socle théorique de la résilience (Anaut, 2005). Coping et résilience ont, tous deux, été présentés comme des adaptations et des capacités de résistance individuelles (Loriol, 2021). Ainsi, la résilience et les stratégies de coping apparaissent comme des ressources pour faire face à un traumatisme (Rivest, 2011).  

Les stratégies de coping se catégorise avec celles centré sur le problème ou celles centré sur les émotions. Les premières favorisant la résilience sur le long terme en amenant des solutions concrète à l’individu, mais sur le court terme il devra mettre en place certains prédéterminant. Les secondes ne sont pas censé favorisé la résilience, ces stratégies apporte sur le court terme, une certaine atténuation de la détresse émotionnelle de l’individu, une régulation émotionnelle vis-à-vis de sa situation. Cependant, sur le long terme, la solution n’est pas résolue. 

Ainsi, il est important d’enseigner et de promouvoir des stratégies de coping efficaces pour renforcer la résilience, en particulier chez les populations vulnérables. 

Le tuteur de résilience : une ressource externe au coping

Le tuteur de résilience représente une ressource externe importante (Bernard, 2011). La réflexion sur ces tuteurs provient de l’approche médicale de la résilience en santé publique, elle s’inscrit donc aussi dans l’approche psycho-dynamique. 

Lecomte (2005) propose de s’axer sur le triangle fondateur de la résilience pour définir ces tuteurs : « C’est lorsqu’un (ou des) adulte(s) manifeste(nt) de la sensibilité (le Lien) et impose(nt) des règles (la Loi) que le jeune peut trouver de la signification et une orientation pour son existence (le Sens). »
Ainsi, ces tuteurs présentent plusieurs caractéristiques et attitudes récurrentes, ils :
– manifestent de l’empathie et de l’affection
– s’intéressent prioritairement aux côtés positifs de la personne
– laissent à l’autre la liberté de parler ou de se taire
– ne se découragent pas face aux échecs apparents
– respectent le parcours de résilience d’autrui
– facilitent l’estime de soi d’autrui 

Ce soutien externe est particulièrement important pour les individus confrontés à des défis importants, car il offre des ressources supplémentaires et des perspectives qui renforce leurs stratégies de coping. Ainsi, ces tuteurs aident à créer un environnement favorable où les individus peuvent apprendre à surmonter les obstacles et développer une plus grande capacité d’adaptation. Ce concept élargit donc la compréhension de la résilience en intégrant l’importance du soutien social et des relations interpersonnelles. 

Conclusion 

Cette synthèse des recherches montre donc que ce concept est multifacette, intégrant des dimensions psychologiques, sociales et environnementales. La résilience est à la fois une capacité à résister et un processus d’adaptation, fortement influencé par les stratégies de coping et les soutiens externes. Comprendre ces différentes dimensions est crucial pour développer des interventions efficaces visant à renforcer ce concept dans divers contextes. 

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