Historique de la résilience, un lien avec la stabilité

Introduction

 Nouvelle série d’article sur la résilience. L’évolution de ce concept mérite une attention particulière. Nous aborderons dans cet article un historique de ce concept. Puis, nous centrerons notre attention vers la notion de stabilité, concept majeur de la résilience.  

Historique de la résilience  

Dans le dictionnaire Larousse, la résilience est l’« aptitude d’un individu à se construire et à vivre de manière satisfaisante en dépit de circonstances traumatiques ». La résilience apparaît comme la capacité à vivre et à se développer en surmontant des chocs traumatiques ou des situations d’adversité. Elle représente la capacité de se délier d’un traumatisme et de se reconstruire après un choc (Teneau, 2021). Ce concept est multidimensionnel dans la mesure où il intègre les apports des théories développementales, systémiques et psychanalytiques.  

Le verbe latin résilire fut repris par les français au Moyen-Âge, puis absorbé par la langue anglaise au XVIIe siècle par la résilience qui désigne l’idée de « sauter en arrière, se rétracter, rejaillir » (Anaut, 2015 ; Allamele, 2021). Ainsi, la résilience admet de savoir prendre du recul pour mieux se reconstruire après un choc.

À la base, la résilience est un concept employé en physique et en mécanique pour définir la capacité d’un matériau à revenir à son état initial après un choc (Dauphiné et Provitolo, 2007 ; Kone, 2021 ; Allamele, 2021). En effet, la résilience est définie par le Larousse comme une « caractéristique mécanique définissant la résistance aux chocs d’un matériau ». Le matériau est donc en mesure de faire preuve de flexibilité et de résistance afin de rester intact malgré une pression importante (Kone, 2021). Ainsi, la résilience a attiré l’attention de certains chercheurs autant anglo-saxons que francophone (Holling, 1973 ; Rutter, 1985 ; Cyrulnik, 1999 ; 2001 ; Teneau, 2011 ; 2017 ; Teneau & Lemoine, 2019).  

Les origines de la résilience, une corrélation négative nécessaire avec la stabilité  

Les origines de la résilience sont plus anglaises avec les travaux de Holling (1973) et la notion de stabilité (Manciaux, 2001 ; Tisseron, 2009 ; Tomkiewicz, 2005). Il est le premier à mettre en relation la notion de résilience avec celle d’écologie et d’environnement notamment à l’aide des recherches sur la stabilité (Dauphiné & Provitolo, 2007 ; 2007 ; Vogus & Sutcliffe, 2007 ; Annarelli & Nonino, 2016).

Résilience et stabilité

Résilience et stabilité étant interprété comme des comportements adaptés à des écosystèmes ayant subis des perturbations (Holling, 1973). Ainsi, la stabilité est définit comme « la capacité d’un système à revenir à un état d’équilibre après une perturbation temporaire. Plus il revient rapidement, et avec le moins de fluctuations possible, plus il est stable » (Holling, 1973). Selon cette définition, la stabilité admet la vitesse à laquelle un système revient à un état d’équilibre (Kone, 2021). D’autre part, la résilience caractérise « la persistance des relations au sein d’un système et constitue une mesure de la capacité de ces systèmes à absorber les changements de variables d’état, de variables motrices et de paramètres, et à persister encore » (Holling, 1973). La résilience admet donc une capacité d’absorption et de persistance dans le temps malgré des contextes et changements importants (Kone, 2021).  

Tout écosystème étant instable par nature, cette instabilité est alors favorable à l’émergence d’une résilience (Holling, 1973). Ainsi, une corrélation négatif est entretenue entre stabilité et résilience et est nécessaire à la formation de cette dernière (Holling, 1973 ; Kone, 2021). La distinction de Holling amène à envisager la résilience d’un individu comme quelqu’un qui subit des perturbation extrêmes tout en se transformant en profondeur (Allamele, 2021). Cumming et al., (2005) mettent plus en avant la notion de stabilité, plutôt que la persistance temporelle de Holling (1973) dans la définition de la résilience. En effet, ces auteurs proposent de la définir comme « la capacité d’un système à maintenir son identité ou ses caractéristiques lorsqu’elle fait face à un changement interne et/ou aux chocs et turbulences générés par l’environnement externe » (Cumming et al., 2005).

Conclusion 

Ces recherches ont permit d’élargir son champs d’application, notamment en psychologie, avec les premières réflexions sur la résilience individuelle.
Nous verrons plus en détails ces réflexions dans notre prochain article.

Mais nous pouvons brièvement expliqué que le concept de résilience organisationnelle et individuelle présente les mêmes similitudes :
– La résilience est la capacité d’un processus d’adaptation de réponse des individus, d’anticipation de l’environnement, de redéploiement des ressources pour faire face au stress ou une crise tout en s’ajustant (Werner et Smith, 2001 ; Folke, 2006 ; Friedli, 2009 ; McManus et al., 2008 ; Bhamra et al., 2011 ; Annarelli, Nonino, 2015).
– La résilience est, aussi, la capacité de rebondir face à des perturbations dans un environnement complexes (Gallopin, 2006 ; Lengnick-Hall et Beck, 2005 ; McManus, 2008 ; Séville et al., 2006 ; Ungar, 2009).  
 

Comment développer son activité de coach :

On en parle dans cet article sur comment devenir coach professionnel en détails.

Retrouvez plus de contenu similaire par ici :

Toutes les recherches des Alumni Linkup et des membres du département R&D dans les numéros de la Revue Linkup. Le dernier numéro est paru en décembre 2023 et vous pouvez le retrouver en cliquant ici.

Formations coaching & formation gestion du stress

🌱🌳 Formez-vous au coaching professionnel

🚨☕️ Coaching et Gestion du Stress

Les 3 derniers épisodes du podcast Linkup

17🎙️ Développer son activité de coach
18🎙️ Développer un réseau international de coachs
19🎙️ Gérer l’équilibre pro et perso

Retrouvez nous sur LinkedIn, TikTok, twitter et YouTube :

📹 YouTube

🚀 LinkedIn

🔥 TikTok

📨 Twitter