Entre question de sens et bien-être au travail (1/2)

Entre question de sens et bien-être au travail (1/2)

Introduction Au-delà des objectifs de performance et de profit, de plus en plus d’entreprises sont à la recherche de sens avec de nouvelles valeurs et pratiques axées sur le capital humain. Cette prise de position à mettre l’humain au centre des décisions opérationnelles et pratiques managériales provient d’une…

Introduction

Au-delà des objectifs de performance et de profit, de plus en plus d’entreprises sont à la recherche de sens avec de nouvelles valeurs et pratiques axées sur le capital humain. Cette prise de position à mettre l’humain au centre des décisions opérationnelles et pratiques managériales provient d’une volonté de faire face aux nombreuses pathologies émergentes en santé au travail comme le burn-out ou le bore-out.

Perte de sens

Le brown-out en est aussi une illustration et est liée à la perte de sens au travail. Cette dernière est souvent associée à la santé de l’individu et est le plus souvent appréhendée par le prisme des risques psychosociaux : « L’expression de risques psychosociaux évoque diverses situations de mal-être au travail : surcharge de travail, contraintes excessives de temps, perte de repères, difficulté à trouver du sens au travail, conflit de valeurs … » (Poisson, 2011). Une étude menée en décembre 2017 par Deloitte et Viadeo a permis de montrer que la perte de sens au travail est impactée à 40% par les processus d’évaluation et à 43% par le manque de reconnaissance. Cette perte de sens serait prégnante dans la population dans la mesure où neuf personnes sur 10 considèrent la question du sens au travail comme un enjeu majeur (Deloitte, 2017).  

Morin (2008) décrit le sens au travail comme un effet de cohérence entre le sujet (ses valeurs) et le travail qu’il accomplit, le degré d’harmonie ou d’équilibre qu’il atteint dans sa relation avec le travail. Ainsi, s’ils ne perçoivent pas cette cohérence, les salariés peuvent donc avoir une perte de sens. Les critères qui contribuent à la quête de sens au travail sont : l’apprentissage de nouvelles choses (16%), la transmission des compétences (14%), la reconnaissance (14%), la compréhension de ses erreurs (8%) ou la façon de gérer les conflits (10%) (Deloitte, 2017). De plus, le sens est associé à l’importance du travail en tant que lieu de socialisation et de construction de l’identité des individus, tout en permettant l’expression de savoirs et de connaissances qui participent à la création de valeur.

Plan de la série de deux articles

Ce questionnement amène à réfléchir à la position de la subjectivité dans le travail et de la santé mentale avec des notions de bien-être et de mal-être personnel et professionnel. En cela, une première partie traitera du concept de sens au travail et sa distinction avec le sens du travail. Nous aborderons ainsi dans le prochain article le concept du bien-être au travers du courant hédonique et eudémonique jusqu’à arriver à une opérationnalisation d’un bien-être psychologique au travail. Enfin, nous conclurons sur le lien entre sens et bien-être des individus au travail.  

Sens au travail et sens du travail

En psychologie, le sens se rapporte à une expérience rattachée à des principes de cohérence, de consistance, d’équilibre, voire de complétude. Cette notion est aussi associée à la raison d’être et de vivre. Ainsi, le sens du travail serait tributaire de la cohérence entre la personne et le travail qu’elle accomplit, ses attentes, ses valeurs et les gestes qu’elle pose quotidiennement dans son milieu (Morin et Cherré, 2008, 1997).  

Les travaux effectués par une équipe de chercheurs de Montréal (Morin et Cherré, 2008, 1997) ont permis d’élaborer une liste de six caractéristiques susceptibles de s’analyser comme les points d’entrée de cette notion :  

– L’utilité du travail qui consiste à faire une activité qui est utile aux autres et qui apporte une contribution à la société.  

– L’autonomie qui consiste à pouvoir exercer ses compétences pour résoudre des problèmes et prendre des décisions sur son travail.  

– Les occasions d’apprentissage correspondent à faire un travail qui permet le développement de ses compétences, de s’épanouir.  

– La rectitude soutenue signifie travailler de manière moralement correcte, en accord avec les valeurs humaines comme la justice et l’équité.  

– La coopération consiste à avoir de bonnes relations avec ses collègues et leur soutien. – La qualité des relations avec ses supérieurs représente le respect et l’estime de ses supérieurs.  

Le sens du travail a donc plusieurs composantes. Ainsi la signification est la représentation qu’une personne se fait du travail et de la valeur qu’elle lui attribue. Le sens se caractérise aussi par l’orientation qu’une personne donne à son travail et ce qu’elle recherche au travers de lui. Enfin, le sens peut être perçu comme la cohérence que recherche une personne entre sa raison d’être et son travail, ses attentes, ses valeurs et ses gestes au quotidien (Morin et Cherré, 2008, 1997).  

Distinction sens au et du travail 

Dans la littérature, Morin et al. (2009) ont donc distingué le sens du travail et le sens au travail. Le sens du travail se rapporte aux tâches ou aux activités qui s’inscrivent dans un rôle, une fonction. Tandis que le sens au travail s’applique aux relations qu’une personne entretient dans son milieu de travail avec ses supérieurs, ses collaborateurs, ses collègues et la clientèle.  

En cela, la question de sens au et du travail est étroitement liée à la question de l’engagement d’un individu (Morin, 2008). Ainsi, son engagement variera selon sa situation, mais à minima : “la personne peut en effet soit 1) Faire un travail qui a du sens dans un milieu qui n’en a pas, 2) Faire un travail qui n’a pas de sens dans un milieu qui en a, 3) Idéalement, faire un travail qui a du sens dans un milieu qui en a » (Morin et al. (2009) et ainsi idéalement développer un sentiment de bien-être.  

Le sens au et du travail apparaît donc comme un élément de protection et de développement de soi dans la mesure où l’individu perçoit positivement son travail, l’environnement dans lequel il accomplit ses tâches et les relations qui s’effectuent dans cet environnement. Dans ce cadre, l’individu aura tendance à trouver du sens dans son travail et à son travail, et par conséquent, à se sentir bien physiquement et mentalement. 

Nous traiterons donc la semaine prochaine, comme indiqué en introduction, le concept du bien-être au travers du courant hédonique et eudémonique jusqu’à arriver à une opérationnalisation d’un bien-être psychologique au travail. Enfin, nous conclurons ainsi sur le lien entre sens et bien-être des individus au travail.

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