Le cycle menstruel se divise en quatre phases, chacune étant une étape préliminaire au processus de fécondation. On en parle ici.
Derrière le sang des règles, se cache le cycle menstruel. Il est composé de nombreux phénomènes aussi bien biologiques, déjà très connus, que psychologiques. C’est avec le travail de la chercheuse Aline Boeuf et de l’autrice Miranda Grey que nous allons explorer ces différentes étapes du cycle féminin.
Le cycle se divise en quatre phases. Chacune est une étape préliminaire au processus de fécondation. Ce qu’il se passe dans notre corps, pendant ces étapes, impact notre psyché, notamment les fluctuations des taux d’hormones. Voici ces étapes d’un point de vue biologique et psychologique.
Que se cache-t-il derrière les saignements ? Seul Dieu le sait, c’est du sang impur. Citation issue du documentaire « Period. End of Sentence » réalisé par Ray Zehtabchi (2018).
Les quatre phases du cycle menstruel
Phase folliculaire ou pré-ovulation = Phase Dynamique
Biologique
Elle commence dès le premier jour des règles et se termine vers le 13/ 14ᵉ jour du cycle. Au début de cette période du cycle, nous avons un niveau d’œstrogène et de progestérone bas, entraînant la synthèse de la FSH (hormone de stimulation folliculaire) par le cerveau. Cette hormone va permettre la maturité des follicules qui vont eux-mêmes permettre la sécrétion d’œstrogène. Les œstrogènes et la FSH sont des hormones dynamisantes.
Psychologique
Au niveau mental, c’est un moment du cycle que l’on nomme la phase dynamique. Ces changements au sein de notre corps symbolisent une période de renouveau, et nous aident à retrouver de l’énergie vitale. Durant cette période du cycle et surtout à partir des jours 6/7, les femmes se sentent plus capables de créer, de reprendre ou de prendre en charge de nouveaux projets. C’est une phase dans laquelle les femmes se sentent plus en confiance, elles peuvent être très productives, arrivent à mieux se concentrer et elles sont guidées par des pensées et des actes raisonnés. Cette phase dynamique commence à la fin des règles et se termine au moment de l’ovulation ou de la phase empathique.
Phase d’ovulation = Phase empathique
Biologique
Pendant la phase d’ovulation le follicule arrive à maturité. Cette phase commence en général vers le 14ᵉ jour du cycle. Le follicule est responsable de la sécrétion de l’œstrogène. Pendant cette phase, le taux d’œstrogène est tellement fort que le cerveau reçoit un message pour libérer la LH (hormone lutéinisante). Cela libère l’ovule pour qu’il puisse être fécondé. Pendant cette période, il peut y avoir une hausse de la température corporelle. Le col de l’utérus est plus ouvert, et on constate des pertes blanches plus importantes.
Psychologique
Cette période d’ovulation correspond à la phase empathique. Les femmes peuvent ressentir l’envie de se tourner vers les autres et de créer du lien. Elles sont en formes, physiquement et mentalement. Leur confiance est encore au max et être au contact de l’autre est plus facile. C’est une période durant laquelle les femmes sont plus extraverties, elles peuvent être plus empathiques et communicantes.
Phase Lutéale ou prémenstruelle = Analytico-créative
Biologique
La phase lutéale commence dès le 21ᵉ jour du cycle, à partir de la libération de l’ovule. L’ovule s’est libéré de son habitacle, le corps jaune. Celui-ci libère une hormone : la progestérone. Cette hormone participe à la préparation de l’utérus pour accueillir l’embryon (s’il y a fécondation). Avec l’augmentation du taux de progestérone dans le corps, les femmes peuvent ressentir beaucoup de fatigue, car c’est une hormone qui agit comme un calmant sur le système nerveux. Cette période peut aussi être marquée par l’arrivée de certaines douleurs (musculaire, maux de tête, arthrose, ballonnement intestinaux, constipation, diarrhée, etc). De plus, la plupart des autres hormones sont à des taux réduits, les femmes peuvent ainsi faire preuve de plus de sensibilité, ou de même connaître des troubles de l’humeur.
Psychologique
C’est une phase qui peut être éprouvante pour la majorité des femmes. On l’a vu biologiquement, le corps subit d’importants changements. Psychologiquement, c’est le fameux moment du syndrome prémenstruel (SPM)*. Cette période commence vers le 21ᵉ jour du cycle et dure jusqu’à l’arrivée des règles. Les femmes peuvent ressentir de l’irritabilité, de la frustration, être impatiente, de l’angoisse, être de mauvaise humeur (colère) ou déprimée, avoir de l’hypersensibilité émotionnelle, des céphalées (maux de tête), des troubles de la concentration, des insomnies, etc.
C’est un moment pendant lequel elles peuvent se montrer intransigeante, très critique, notamment envers elles-mêmes. Le moindre effort peut-être perçu comme une montagne, elles ont moins envies de se socialiser, ont besoin de beaucoup de repos. 20 % à 50 % des femmes connaissent le SPM, et 5 % des femmes connaissent une forme plus grave du SPM que nommé le Trouble Dysphorique Menstruel. Les symptômes du SPM peuvent être assez grave, parfois, ils peuvent perturber les relations sociales et les activités telles que le travail. Le SPM peut s’explique par les variations d’hormones, certaines femmes sont plus sensibles que d’autre, et la génétique.
C’est une phase que l’on appelle analytico-créative, car c’est un moment où les femmes sont certes beaucoup dans le contrôle (le moindre accro serait terrible), mais il s’agit aussi une phase du cycle où elles peuvent être très inspirées et créatives. Notamment grâce à leur sensibilité décuplée à ce moment-là.
Menstruations = Phase Menstruelle ou Essentielle
Biologique
Lorsqu’une femme ne féconde pas et ne tombe pas enceinte, les règles arrivent. Il s’agit d’un écoulement de sang. La muqueuse utérine s’affaisse car elle n’a pas été utilisée pour accueillir un embryon. Pendant cette phase, les niveaux de FSH et de LH vont remonter petit à petit et le taux de progestérone diminue progressivement. Ce saignement est accompagné par un panel de douleurs physiques (douleurs au ventre, douleurs au dos/ articulaires, variations d’appétit, prise de poids, bouffées de chaleur, céphalées, vertiges/ étourdissements, nausées/ vomissements, rétention d’eau, insomnies, etc).
Psychologique
Même si la phase menstruelle est désagréable physiquement, elle peut être vécue comme une phase d’apaisement avec le SPM qui s’atténue. Toutefois, la fatigue reste très présente, se reposer est nécessaire. C’est aussi une période dans laquelle les femmes seraient capables d’être plus dans le « lâcher-prise » et l’acceptation. Elles se recentrent sur ce qui est important pour elles.
Avec cet article, j’espère vous apporter des points d’éclairages sur ce qu’il se passe dans le corps des femmes, le but étant de continuer à sensibiliser les populations sur ce sujet encore bien trop tabou. Prenez soin de vous et on se retrouve pour le prochain article.
*Ce syndrome est reconnu par la communauté scientifique en psychologie, il fait partie des troubles répertoriés dans le DSM-V
Bibliographie sur le cycle menstruel
American Psychiatric Association (2013). Diagnostic ans statistical manual of mental disorders (5e ed.).
Boeuf, A. (2020). VIVRE SON CYCLE MENSTRUEL DANS LE MONDE PROFESSIONNEL : EXPÉRIENCES MULTIPLES ET PRÉOCCUPATIONS COMMUNES.
Lune Rouge—Comment mon cycle peut devenir mon coach. Guide professionnel pour les femmes—Broché—Miranda Gray— (2021). Consulté 17 novembre 2023, à l’adresse https://www.fnac.com/a14283470/Miranda-Gray-Lune-Rouge-Comment-mon-cycle-peut-devenir-mon-coach
Tout savoir sur le cycle menstruel. (s. d.). Consulté 27 novembre 2023, à l’adresse www.livi.fr/en-bonne-sante/cycle-menstruel/
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