Health and Wellness Coaching ou le Coach Santé

Health and Wellness Coaching ou le Coach Santé

Il faut se rendre à l’évidence, nous sommes à la croisée des chemins car nous assistons à la mutation du monde de la santé. D’une médecine réparatrice, du tout guérir, le changement s’opère vers une démarche plus « humaniste » de la santé. Il n’existe à mon sens aucun frein à la mise en place d’une équipe intégrant un coach santé.

D’une médecine réparatrice, du tout guérir, le changement s’opère vers une démarche plus « humaniste » de la santé.

En 1996, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a voulu la mise en place dans le Monde d’un suivi permanent de la prise en charge du patient atteint d’une maladie chronique avec la création de l’Éducation thérapeutique du Patient (ETP). Le patient devient l’acteur principal de sa santé, de la gestion de sa maladie et non plus seulement des professionnels médicaux, considérés pendant très longtemps comme «grand sachant». Les causes de ce changement sont: la prise de conscience au niveau mondial et national d’une volonté d’humanisation de la santé, la reconnaissance des associations de patients, le fait que les langues se délient, et surtout Internet avec son potentiel dévastateur d’accès à l’information.

L’éducation thérapeutique du patient apparaît de manière confidentielle, vers le milieu des années 1990 dans l’environnement du diabète qui est alors considéré comme la première maladie chronique reconnue. Selon l’OMS, une maladie chronique est un problème de santé qui nécessite une prise en charge pendant plusieurs années.

Cette définition regroupe les maladies non transmissibles (diabète, cancer, asthme…) et les maladies transmissibles persistantes (VIH-SIDA), certaines maladies mentales (psychoses..) ou des atteintes anatomiques ou fonctionnelles (cécité, sclérose en plaques…).

Dans un premier temps, la formation à l’ETP a été dispensée auprès des personnels soignants pour ensuite s’ouvrir à d’autres professionnels. Très vite, il est constaté une carence de professionnels de santé. La Loi sur la réforme des hôpitaux de 2009 va provoquer un réel bouleversement dans le suivi de ces malades. Ainsi la création de formation à l’ETP offre la possibilité à d’autres personnes non issues du corps médical de suivre ces formations, sous certaines conditions d’admissions.

Alors rien ne s’oppose à ce qu’un coach professionnel détenteur d’une certification reconnue par les instances de l’Etat puisse suivre une formation en ETP et envisager d’intégrer une équipe de professionnels de santé engagée dans une démarche d’ETP, outre une méconnaissance des maladies chroniques. Néanmoins, se former et être en veille de son activité sont des éléments fondamentaux du métier de coach professionnel. Dans un dispositif ETP, le choix d’un coach repose de toute façon sur la décision de l’équipe des professionnels de santé.

Il n’existe à mon sens aucun frein à la mise en place d’une équipe intégrant un coach santé. La terminologie « coach ETP », quelque peut réductrice et limitée à l’activité santé pourrait être opportunément remplacée par le terme anglo-saxon plus adapté « Health and wellness coaching », que je traduis par coaching santé et bien-être. Je pense que les deux qualificatifs peuvent être employés indifféremment

La définition du coaching santé pourrait être la suivante, même s’il en existe d’autres : « Le coaching santé est la pratique de l’éducation à la santé ainsi que sa promotion dans le cadre d’un accompagnement de type coaching afin de mettre en valeur le bien-être individuel et la réalisation de ses objectifs en matière de santé » (by Stephen Palmer).

Il est évident que l’introduction du coaching santé provoquerait une petite révolution dans le monde médical dont le pouvoir du médecin sur le patient n’a pas d’égal. Là, la donne est inversée car c’est le patient qui souhaite son changement par une démarche personnelle au regard de sa maladie et du sens qu’il souhaite donner à sa vie. Dans ce genre de situation, je reste toujours dans le monde médical et je m’adresse à un patient.

Maintenant, je peux envisager la chose différemment ; tous les jours notre bien-être et notre santé sont chahutés par la vie que nous menons : les transports, le stress, l’inactivité physique, une alimentation pas très équilibrée, une maladie chronique, un mauvais sommeil voire un manque, un ensemble de maux auxquels il est parfois facile de répondre en adoptant d’autres comportements. Pour certaines et certains, ce genre de vie sera leur quotidien et ils ne souhaiteront pas en changer. Pour d’autres, un événement provoquera une prise de conscience dans la nécessité de modifier le quotidien afin de retrouver un écosystème de vie plus sain. Dans ce type de situations, je m’adresse à des clients.

Dans les deux cas, patient et client, le coaching santé me paraît être une solution appropriée. Il accompagne des personnes vivant avec une maladie chronique dans le cadre de l’éducation thérapeutique. Le coach santé offre aux professionnels de santé la possibilité de disposer d’outils et de techniques qui permettent la mise en œuvre de plans d’actions permettant au patient de réussir les changements nécessaires à son maintien en santé et plus largement de s’ajuster à la maladie en conservant une qualité de vie qui lui convient.

Le coach santé accompagne le client dans des changements durables de comportements en matière de santé et bien-être. A partir de ses sensations, il identifie les valeurs de son client et les transforme en objectifs à atteindre au travers de nouvelles attitudes à adopter dans sa vie de tous les jours.

COACH PROFESSIONNEL
#FORMATEUR #ENTREPRISE #FONCTIONPUBLIQUE #SANTÉ #SPORT #EDUCATIONTHÉRAPEUTIQUEDUPATIENT #EQUIPE
Commentaires
avatar de dugast

il suffit de!!!

bravo

dugast

30 septembre 2015

avatar de valerie Maurizi

Bonjour Ivan ,
Qualiticienne et coach professionnelle dans un centre de rééducation fonctionnelle, je participe à la mise en œuvre de nombreux projets dont la mise en place de l’éducation thérapeutique pour des patients atteint de maladies chroniques respiratoires .J’utilise les outils de coaching dans certaines approches dont l’élaboration de projets personnalisés , c’est à dire un projet thérapeutique pour le patient avec le patient . Le coaching permet en effet d’aborder la maladie sous un autre angle : le patient est alors acteur de son traitement . Les résultats sont positifs pour le patient mais aussi pour les professionnels de santé .
Sous le contrôle, mais avant tout en collaboration avec les praticiens , le coaching peut-être un atout supplémentaire , pour un changement durable des comportements dans la prise en charge des maladies chroniques .
Ce n’est que le début pour nous les coachs intéressés par le monde de la santé … et j’y crois !
Bonne continuation .

valerie Maurizi

5 octobre 2015

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Valérie,

Merci pour la pertinence de commentaire qui est en droite ligne avec la démarche à suivre dans ce type de coaching. Notre reconnaissance passera de tout façon par le professionnalisme que nous saurons déployer.
Bonne continuation également

Ivan CAR

6 octobre 2015

avatar de mtmalaval

as tu intégré une équipe ? j’ai pratiqué l’ETP pendant quelques années et aurais quelques remarques à te faire si tu es ok pour échanger ?

mtmalaval

5 octobre 2015

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Bonjour,

C’est avec grand plaisir que j’échangerai sur le sujet.

Ivan CAR

6 octobre 2015

avatar de vincent BERTET

Enorme potentiel de coaching pour aider nos semblables à trouver des solutions adaptées à leurs problématiques de santé et permettant de compléter le dispositif médical actuellement en place.
C’est un nouveau marché à développer. Merci Ivan pour cet éclairage. Y a plus qu’à….

vincent BERTET

6 octobre 2015

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Vincent,

Je te remercie pour ces remarques. Quant il s’agit d’allumer une lumière je sais être là ! En effet, y a plus qu’à….

Ivan CAR

6 octobre 2015

avatar de MARC MANOUGUIAN

Dans le prolongement de l’article d’Yvan, voici une réflexion basée sur des évènements souvent rencontrés en coaching et sur lesquels j’ai pu développer certains  »travaux » en Intervision professionnelle.

COACHING ET THERAPIE

S’il est une évidence d’affirmer qu’en aucun cas le coaching n’est une thérapie ou une forme de thérapie , il est tout aussi important de rappeler que le coaching va pouvoir intervenir là ou la thérapie ne trouve pas ou plus d’efficacité et parfois aussi permettre de retrouver certains repères pendant ou à la sortie d’une thérapie.
En effet , il n’est pas rare que des thérapies qui ont ’’échouées’’ ou fait émerger des problématiques refoulées par un sujet , aient une incidence plus que préjudiciable sur un individu , tant sur lui-même , sur sa vie professionnelle ou encore affective . L‘ application de schémas particuliers qui lui auraient été ‘’ suggérés’’ de manière implicite ou explicite par le thérapeute voire par la prise de substances médicamenteuses impactant considérablement son jugement ( psychotropes ) et créant un phénomène de pharmacodépendance avec les considérables conséquences que cela engendre sont là pour nous le rappeler .
Il ne s’agit là aucunement d’incriminer le travail du thérapeute ou sa prescription de traitements divers ( anxiolytiques, antidépresseurs… ) car s’il en est amené à le faire , c’est que son étude clinique du patient lui impose de le faire , mais il est fondamental d’intégrer à ce stade de la thérapie que les substances dites psychotropes impactent considérablement la perception du monde du patient . Et son jugement . Il est de notoriété publique et scientifique que ces substances altèrent considérablement les facultés mentales d’un individu pendant la période de prise . Il n‘est alors pas rare que cet individu ne donne une importance ou reconsidère certains points ou évènements qu‘il avait coutume auparavant de méconsidérer ou de rejeter catégoriquement, créant ainsi un malaise ‘’latent’’ caché par la phase ‘’euphorique ‘’ qu‘il traverse sous l‘emprise de ces traitements.
Créant ainsi un malaise généré par cette ’’ déstabilisation ponctuelle ’’ qui peut se prolonger dans le temps et accroître la difficulté à se situer ou a retrouver des principes qui régissaient auparavant son comportement et son système homéostatique , cette phase peut s’avérer , si elle perdure , comme source d’aggravation de l état physique et mental d’un individu .
Le coach n’a pas vocation ni la capacité ( pour la plupart…quoi que ..! ) à gloser sur les notions psychanalytiques ou psychothérapiques , et c‘est bien là ce qui renforce son approche tant sa neutralité l’exonère de toute prise de position tout en lui conférant le pouvoir de s’informer voire parfois de se former ou développer ses connaissances en ces domaines précis.
Si les traitements sont en principe prescrits sur des durées ’’moyennes’’ de 4 à 12 semaines avec des contrôles fréquents par le praticien , il peut aussi s’avérer que la pathologie nécessite des prises sur des périodes plus longues , avec le risque de pharmacodépendance attaché à l’absorption de ces substances. Et donc impacter durablement le raisonnement .
Nous n’entrerons pas ici dans une diatribe que les nombreux débats alimentent ( le fameux DSM !) , mais nous resterons aux ’’confins’’ d’une pratique professionnelle qui , si elle n’a pas toujours fait l’unanimité a toujours créé des sujets à caution voire à controverses . Merci monsieur FREUD d’avoir révolutionner notre univers en nous permettant de mettre un nom sur des ’’choses’’ que l’on ignorait jusqu’à vos remarquables travaux qui ont changés les relations personnelles et interpersonnelles de manière radicale .
Travaillant en Intervision professionnelle pluridisciplinaire , et au travers d’échanges sur des spécificités très précises qui peuvent être abordées sous les deux angles de la thérapie et du coaching car traitant de théories pouvant être ‘’communes’’ ou ’’complémentaires’’ , de par sa connaissance de la limite qu’il existe entre ’’coaching’’ et ’’thérapie’’ , et surtout parce qu’il sera en capacité professionnelle de connaître les repères en psychopathologie que sa pratique lui confère , le coach pourra aussi à un moment précis , orienter son client vers un thérapeute ou aussi lui proposer de sursoir au coaching . Le coach va aussi pouvoir intervenir là où le thérapeute n’a plus de champs d’action hormis que de prescrire un traitement ’chimique’’.
En effet , le traitement de l’information , la communication, la compréhension des comportements personnels et interpersonnels , mais aussi les interactions de l’individu sur un système et d’un système sur un individu , et encore bien d’autres théories relevant des sciences humaines , psychosociales et sociétales offrent un vaste champs d’investigation qui permettent l’ouverture du champs des possibles et qui ne sont pas toujours l’apanage du thérapeute qui, s’il travaille sur l’origine des émotions de son patient , peut aussi générer d’autres troubles ou malaises survenant en cours de thérapie . Paradoxal ! Troubles ou malaises qui vont considérablement impacter le quotidien du patient , voire accentuer son malaise ( ses névroses , ses phobies ) parce qu’il va surinvestir une énergie ’’usante’’ dans certains domaines qu’il va désormais tenté de développer , cherchant à ’’atteindre un niveau dans ces domaines’’ qui lui permettront ( du moins le croit ’il ) de mieux être et qui , créant un système de compensation ’’inconscient’’ peuvent le conduire à sa perte ou encore à perpétrer des actes qui sont à l’opposé de ses convictions personnelles et parfois de sa propre morale .
La force du questionnement du coach trouve ici sa pertinence.
C’est en ce point, entre autre, que le coaching va pouvoir apporter une solution spécifique en ne critiquant ni jugeant jamais l‘idée de la thérapie, mais en lui permettant ou en lui substituant une réappropriation de repères que le changement de paradigme lui aurait enlevé.
Notons à titre d’exemple , la notion de résistance observée en gestalt-thérapie par laquelle le patient va résoudre au présent des situations du passé afin de se libérer de ses blocages synonymes de souffrances et dans le but de retrouver ‘’ idéalement’’ une forme d’unité , d’harmonie , voire d’homéostasie . Le patient met alors en scène la situation du passé inachevée et prends ainsi conscience de ce qui se passe en lui sous les aspects biologiques, mentaux et affectifs.
Les prises de consciences qui en découlent montrent alors au patient comment ce dernier maintien l’illusion de ses blocages et de son impuissance alors que la réalité est toute autre.
Le coaching , dans sa bienveillance et le respect de l’écologie personnelle de la personne ainsi que dans son approche ontologique va donc permettre un travail de changement et évitant tout risque de ’’décompensation’’ plus que pénalisant et en favorisant une évolution dans le temps et selon le type d’apprentissage personnel dépendant exclusivement du coaché .
Notons aussi que le coach qui n’est pas là pour se substituer au psychothérapeute de tout ordre peut tout aussi accompagner ce professionnel sur des échanges de pratiques facilitant une sensibilisation du praticien sur les risques ’’chimiques’’ représentés par les traitements et qui impactent le raisonnement d’un individu .
Si le coach intervient en matière de gestion des conflits ou de gestion du stress, il en connait toutes les facettes et étapes qui le positionnent comme un expert en ces domaines et lui confère une légitimité indiscutable .
En conclusion , et afin de laisser à chacun le choix de sa réflexion et de l’application de sa pratique professionnelle , il n’est pas rare que pour le ‘’vulgum pecus’’ , le coach ne soit assimilé à un ’’manipulateur de cerveau’’ au même titre qu’un ’’psy’’ , alors qu’il existe bien une limite que le coach ne franchira jamais tant il a de par sa connaissance, ce pouvoir et ce devoir de rester à la limite du ’’conscient’’ et de ‘’ l’inconscient’’ et que , bien que des ’’maîtres’’ et ’’pères’’ du coaching ne soient des psychiatriques mondialement connus, il n’en demeure pas moins vrai qu’ils ont remis en cause certaines de leurs théories et pratiques nous montrant ainsi la toute puissance de la remise en cause propre au coach .
Et cela , dans le respect de l’individu et de son approche cognitive.

MARC MANOUGUIAN

21 octobre 2015

avatar de Car

Bonjour,
Merci pour ton analyse très professionnelle que j’associe à mon approche.
Ivan

Car

27 octobre 2015

avatar de Car

Bonjour,
Merci pour ton analyse très professionnelle que j’associe à mon approche.
Ivan

Car

27 octobre 2015

avatar de Gaëlle Le Buzullier /Diomède coaching

A la fois mère d’un enfant ayant connu une maladie longue durée dans sa petite enfance (et ayant donc à titre personnel un parcours d’aidant) et coache certifiée, il me semble en effet que le coaching peut avoir non seulement les patients comme cible : acceptation de la maladie, travail sur les croyances associées, capacités et ressources pour (re) devenir acteur de son traitement, de sa maladie et plus largement, de soi-même face à un corps médical qui tend à nier la capacité du patient à agir en tant que sujet etc… mais aussi les aidants -je pense en particulier aux parents face aux maladies d’enfants mais aussi aux conjoints dans les maladies d’adultes etc..-.
Dans les deux cas, Le coaching peut aider à replacer la maladie à sa juste place sans la nier ni la minimiser mais en ne lui laissant pas non plus prendre tout l’espace.Il peut aider à vivre AVEC plutôt que perdre son énergie à lutter contre et à faire émerger/conscientiser tout le positif qui peut en ressortir aussi ( pour mon fils cela a autant été la D’S qu’il a pu avoir plus jeune que sa soeur car il était hospitalisé, que le fait qu’il ait acquis une maturité personnelle et de nombreuses softs skills (dont la capacité à prendre du recul, la capacité d’empathie ou encore à positiver les situations par exemple). Il y a une place pour un accompagnement à côté du corps médical mais cela ne peut fonctionner que s’il se fait en accord avec lui et dans un climat de confiance partagée.

avatar de Marie-Christine EUSTACHE

Merci pour cet article. Je le vois aujourd’hui alors qu’il a été publié il y a 4 ans.

Comment les choses ont-elles évolué depuis 2015 ?
Est-ce que le coach santé est plus connu dans les milieux médicaux et professionnels ?

En tout cas, je suis ravie de cette lecture. Je termine la préparation de la certification RNCP 1 et j’ai choisi d’aborder dans mon mémoire l’apport du coaching pour réduire l’impact de l’épuisement parental sur le travail. J’ai rejoint depuis quelques mois Shem’s Centre de Prévention de l’Epuisement qui accompagne les personnes dans la prévention du burn out et aussi post burn out pour retrouver un fonctionnement optimum. Le terme de coach santé et l’éducation thérapeutique me parle énormément.

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